[Chroniques] Azäama, Cordül, Norlannan et les autres...

A la fin du mois de Marpenoth (octobre) 1358 CV, dans le petit village de Soirétoile, un elfe à l'apparence hautaine entra dans la petite auberge de la Licorne Dorée. Il s'appelait Norlannan Ombre de Lune et désirait enquêter sur une de ses amies dont il avait appris la mort récemment. Or, c'est dans les environs de cette petite contrée qu'elle avait été vue pour la dernière fois. Selda Ynyara, l'aubergiste, lui apprit qu'Yllalynn Chantacier, la disparue en question, avait répondu à une annonce affichée dans cette même auberge, et que le seul moyen de savoir ce qui était arrivé à son amie était de s'adresser à Dargwen Hawklight, la responsable de ladite annonce. Responsable qui devait apparaître sur les lieux peu de temps après. Dargwen et Norlannan discutèrent longuement durant toute la soirée. L'elfe doré apprit ainsi que Dargwen avait récemment hérité d'une vieille bâtisse familiale qu'elle était fort désireuse de vendre. Or, elle refusait d'y mettre les pieds elle-même, préférant y dépêcher quelques mercenaires pour vérifier la viabilité des lieux. Quelques semaines plus tôt donc, elle avait engagé Yllalynn qui s'était rendue sur les lieux... avant de revenir quelques jours plus tard, malade. Elle avait fini par mourir de son affliction peu après. Dargwen était désolée de ce qui était arrivé, mais elle en ignorait les raisons réelles. Comme Norlannan voulait se rendre dans la maison à son tour pour enquêter plus avant, Dargwen lui refusa cette requête : après la mort d'Yllalyn, elle ne voulait plus envoyer une personne seule.
C'est alors qu'intervinrent deux autres clients de l'auberge : Dinirasae Lenivanna, une petite gnome à la large silhouette et à l'attitude tout particulièrement pénible, et Baelor de Tyr, un jeune écuyer traînant une lourde épée à deux mains derrière lui. Or, comme tout le monde dans la salle à manger avait consciencieusement suivi la conversation de Norlannan, ils savaient parfaitement de quoi il retournait. Si Baelor semblait un spécialiste des fantômes et autres morts-vivants qui n'attendait que l'occasion de se confronter à la réalité du terrain, Dinirasae quant à elle s'était contenté de s'incruster pour abreuver ses nouveaux compagnons de questions à n'en plus finir.
C'est ainsi que le lendemain matin, les trois compagnons se dirigeaient vers le manoir familial de Dargwen, avec pour mission d'y demeurer une semaine entière. Avant tout, ils remarquèrent qu'une épaisse brume grise enveloppait le domaine dans son entier. Une brume humide à travers laquelle se profilaient les silhouettes glaçantes d'arbres morts. Une petite fontaine les accueillit au centre d'un grand jardin mort. Sur la droite, ils découvrirent une vieille chapelle détruite par un éclair des décennies plus tôt, et sur la gauche un vieux cimetière abandonné.
La bâtisse, quant à elle, était assez effrayante dans son genre. Qui voudrait y vivre ? Avant tout, les aventuriers visitèrent le rez-de-chaussée, où ils ne découvrirent rien de bien intéressant. Vieux meubles, canapé tout mité, séjour immense, seul un détail retint leur attention : deux couverts avaient été posés dans le grand salon, mais les assiettes bien que poussiéreuses, n'avaient pas servi – alors que le repas avait eu le temps de dessécher dans la casserole au centre de la table. Qu'avait-il pu arriver 150 ans plus tôt pour que les gens disparaissent en plein repas ?
Après avoir fait un tour de l'étage, Dinirasae et Norlannan abandonnèrent Baelor sur une chaise dans la cuisine – en effet, la lumière du jour déclinait au dehors et ils n'avaient aucun moyen de s'éclairer. Alors comme l'obscurité était de plus en plus épaisse, ils visitèrent le premier étage seuls à l'aide de leur infravision. Au premier étage, ils découvrirent 3 chambres et un vaste bureau – à noter que si le bureau leur donna quelques informations sur la généalogie de la famille ayant vécu ici autrefois, ils constatèrent aussi que l'une des chambres, celle des enfants manifestement, était inexplicablement froide. Voire glaciale. Plus encore que l'extérieur. Devraient-ils y voir là une manifestation spectrale ? Mais mis à part l'apparition de deux chauves-souris, ils n'y trouvèrent rien de spécial.
Finalement, ils allèrent chercher Baelor au rez-de-chaussée et s'installèrent dans les chambres (heureusement que Dargwen leur avait fourni des couvertures !). De leur côté, Baelor et Dinirasae dormaient dans une chambre à 2 lits – ils furent pris d'étranges cauchemars qui leur laissèrent une impression malsaine au réveil. Quant à Norlannan, qui se laissa aller à la rêverie à la façon des elfes, il perçut nettement une présence dans la grande chambre qu'il avait choisi pour lui seul – une présence qui vint l'envelopper et lui glacer les os toute la nuit durant.
Le jour suivant, ils montèrent au second étage qui s'avéra être un grenier. L'endroit regorgeait de vieux meubles, et une seule chose devait attirer leur attention : un petit coin de l'étage avait été aménagé en chambre avec un matelas mité et un vieux berceau. Dinirasae se figea de frayeur à cette découverte. Pire encore, ils remarquèrent une petite forme au centre du berceau ! Ils se figèrent tous en constatant que la forme... bougeait légèrement !!! Prenant son courage à deux mains, Baelor retira le drap qui dissimulait la forme, et tous de constater qu'il s'agissait d'une vieille poupée infestée par les vers – Dinirasae était de plus en plus mortifiée. Tandis que Baelor retirait la poupée du berceau pour en secouer les vers – la poupée en profita pour tomber en poussière – Norlannan s'interrogea sur le fait que des vers infestaient une poupée desséchée depuis une éternité. Il n'y avait aucune raison à cela. Sous le matelas du bébé, ils trouvèrent deux rats momifiés. Là, l'elfe doré émit la théorie qu'ils étaient peut-être en présence d'une magie très noire. Décidément, il leur faudrait éclaircir le mystère de cette famille qui cachait de lourds secrets...
Ensuite, ils décidèrent de redescendre pour visiter la cave, dont ils avaient découvert l'entrée la veille. Mais à leur immense surprise, lorsqu'ils atteignirent le rez-de-chaussée, la disposition des pièces semblait avoir changé !!! Ils retrouvèrent la cuisine non sans mal, mais ce phénomène en perturba plus d'un dans l'équipe. Ils descendirent alors dans la cave qui contenait essentiellement des empilements de rondins de bois et de nombreux bocaux dont le contenu avait succombé au temps. Après une fouille rapide, ils découvrirent un passage dissimulé par quelques planches, et menant à un tombeau – mais la présence de rats les fit reculer car ils ne disposaient pas de feu pour les repousser.
De plus en plus perturbés, ils entreprirent de trouver un moyen d'allumer un feu, tant pour repousser les rats que pour éclairer Baelor la nuit...

Une fois le feu lancé, ils l'alimentèrent avec des bûches supplémentaires, puis entreprirent de les descendre, encore enflammées, jusque dans la cave où ils purent ainsi repousser les rats. De fait, ils atteignirent enfin la tombe qu'ils entreprirent d'ouvrir. Rassemblant toutes leurs forces, Norlannan et Baelor parvinrent à l'entrebailler... ce qui provoqua un hurlement strident si puissant que toute la cave se mit à trembler de même ! Et le cri ne cessait pas ! Un peu effrayés, ils le remirent en place... et le cri cessa. De quoi s'agissait-il ? Un cri d'homme ? De femme ?
La nuit qui suivit fut relativement calme, hormis peut-être le fait que Norlannan entendit le bois de la maison craquer autour de lui.
Le troisième jour commença alors, tandis qu'ils décidèrent de poursuivre leur exploration ; en montant aux étages, ils constatèrent que l'escalier avait l'air plus neuf que la veille, ses couleurs étaient plus vives et une légère odeur de propre flottait dans l'air. Or, ils furent pétrifiés de surprise lorsqu'ils constatèrent que le premier étage, loin de contenir les chambres comme ils le croyaient... s'était changé en une vaste salle de réception ! Et qui plus est, elle regorgeait de désordre comme un lendemain de fête ! Effrayés, ils fouillèrent les lieux pour ne rien découvrir de très intéressant. Mais où donc étaient passées les chambres ? Et que signifiait cette mascarade ?
En montant à l'étage supérieur, ils trouvèrent enfin le niveau des chambres. En clair, l'étage de la salle de réception était venu s'insérer entre le premier étage et le rez-de-chaussée !
Le grenier quant à lui semblait intact. Seul le coin du berceau avait été légèrement affecté : quelqu'un avait bordé le petit drap.
Le reste de la journée ne leur apporta pas beaucoup de réponses. Peu à peu, les aventuriers retraçaient la généalogie de cette famille qui, décidément, semblait avoir de bien mauvaises pratiques.

La nuit suivante fut brutalement interrompue au petit matin par un violent fracas venant du 1er étage ! Réveillés en sursaut, les trois aventuriers s'y précipitèrent pour constater qu'un lustre massif – qu'ils n'avaient pas le souvenir d'avoir vu la veille – était tombé au centre de la salle de réception.
Désireux de rassembler de plus amples renseignements, ils fouillèrent à nouveau la maison, retournèrent le bureau de Xavster, l'ancêtre qui semblait être à l'origine de tout. Mais ne trouvèrent rien de plus. Alors ils entreprirent à nouveau de tenter l'ouverture du tombeau, tandis que Dinirasæ entreprit d'aller visiter les alentours du manoir à la recherche d'une source d'eau. Évidemment, une armée de rats les attendait, et ils durent les affronter avec leurs maigres moyens. Et quand bien même ils n'étaient que deux pauvrement armés, Dinirasæ de retour resta dans les escaliers à les invectiver quant à leur incapacité à se débarrasser des rongeurs, alors même qu'elle ne leur prêtait aucunement main forte. Mais lorsqu'elle agit enfin, elle tomba au combat presque aussitôt. Après avoir tué une dizaine de rats, en ne déplorant qu'une seule véritable blessure à la jambe de Baelor et une Dinirasæ inconsciente, Norlannan et le jeune écuyer rassemblèrent leurs forces à nouveau pour ouvrir le tombeau de Xavster. Comme la première fois, un hurlement à faire trembler les murs retentit dans la cave. Curieux de savoir ce que cela allait provoquer, ils attendirent mais le hurlement ne faiblissait pas ! Pire, ils commencèrent à entendre des bris de verre au-dessus de leur tête ! Aussitôt, Baelor remonta pour constater que la grande verrière du salon avait proprement explosé. Et soudain, sous les yeux de Norlannan, le couvercle du tombeau explosa en 2 morceaux tandis qu'une forme blanche s'en échappa. 'Oups', pensa l'elfe doré...

Poursuivant leurs recherches, ils finirent par rencontrer un esprit. Le spectre diaphane d'une jeune femme qu'ils devinèrent être Dagwen, l'une des filles de Xavster, leur apparut. Rassemblant leur courage, ils parvinrent à avoir une conversation avec elle. Elle leur enjoignit de quitter les lieux tout en précisant qu'ils avaient fait une erreur, et qu'il y avait à présent une autre présence dans cette maison. Mais elle ne semblait pas avoir conscience d'être morte, ni même qu'un siècle s'était écoulé depuis lors. Mais ils comprirent que son père l'avait destinée à participer à une cérémonie malsaine, dont le sens leur échappait encore.

Après qu'elle eut disparu, les aventuriers se souvinrent que leur employeuse leur avait donné pour instruction de récupérer le journal de Darsys, la jumelle de Dagwen, caché sous les lattes d'une des chambres – ce qu'ils firent. Enfin, ils passèrent toute la soirée et une partie de la nuit à lire ledit journal, apprenant de nombreuses choses intéressantes. Apparemment, le père organisait régulièrement des rituels avec des invités. Les filles n'y étaient évidemment pas conviées... jusqu'au jour où Dagwen eut atteint la majorité. Alors, étant l'aînée, elle put y participer. Mais la soirée se passa si mal qu'il la ramena à sa chambre en lui écrasant la face contre un miroir – elle y perdit un œil – sans que Darsys ne précise exactement ce qui s'était passé. Manifestement, Dagwen donna naissance à un enfant 6 mois plus tard, ce qui impliquerait qu'elle n'était plus vierge au moment du rituel. Tout ce que l'on apprit ensuite, fut que Dagwen et son enfant, Flora, furent exilés au grenier, et qu'au cours de ses 22 ans, la jeune mère mourut d'une pneumonie – enfin, le père se débarrassa manifestement du bébé.

La nuit qui suivit, ils eurent une visite assez effrayante : Xavster, fraîchement réveillé, apparut aux aventuriers – seule Dinirasæ ne supporta pas sa présence et s'enfuit dans une autre pièce, terrorisée. Durant le bref échange qu'ils eurent, Xavster leur fit comprendre qu'ils allaient mourir, et que la maison allait les dévorer.

Le cinquième jour, les aventuriers décidèrent de déplacer le corps de Xavster jusqu'à sa place légitime dans le cimetière. Ils leur fallut bien la journée entière pour déplacer le corps, déterrer le cercueil et le ré-enterrer ensuite. Mais l'effort en valait la chandelle, car dès ce moment, ils constatèrent que la maison cessait de se moquer d'eux en modifiant la disposition des pièces et des étages. Désormais, les fenêtres brisées restaient brisées, et poussière et toiles d'araignées régnaient de nouveau en maître. Le mal était brisé, les aventuriers pouvaient quitter les lieux.
Grâce à une ultime apparition de Dagwen, ils apprirent que la maison était vivante, et que ces rituels devaient permettre à Xavster de la nourrir. Mais que n'étant (volontairement) plus vierge au moment du rituel, Dagwen avait fait échouer celui-ci, s'enjoignant la colère du père. Pour finir, on ignorait toujours ce qu'il était advenu du bébé, et à quel culte démoniaque Xavster avait rendu des comptes.
Finalement, ils firent leur compte-rendu à leur employeuse qui fut tout de même assez surprise de les voir revenir. Mais malgré leurs avertissements, elle comptait toujours vendre le domaine en toute connaissance de cause...

Héraliel errait dans les rues du Quartier Marchand. Fraîchement débarquée, elle ne connaissait que la vie à bord où elle avait grandi, et les étendues infinies qu'une vie entière ne suffiraient pas à explorer. Mais le destin l'avait abandonné à Eauprofonde, et elle n'avait d'autre choix que de s'y faire. C'était en Uktar (novembre), et la ville était froide.
Découragée à l'idée de ne pas savoir où aller ni quoi faire, elle remarqua cependant un mouvement de foule autour d'elle. Puis des cris... et une fumée noire qui s'élevait d'un pâté de maisons tout proche. S'y rendant avec vivacité, elle réalisa qu'un incendie était en train de ravager un entrepôt sur la place du Taureau Blanc – les gens alentours commençaient à constituer une chaîne jusqu'à un puits tout proche afin d'en venir à bout au plus vite. Désireuse de se rendre utile, la jeune demi-elfe participa à l'effort, jusqu'à ce que le feu soit maîtrisé.
Dans les minutes qui suivirent, les gens se félicitèrent mutuellement, tandis qu'Héraliel interrogea quelques individus pour en savoir un peu plus. Hélas, la plupart débarquaient autant qu'elle et ne savaient rien de ce qui venait d'arriver. Puis alors, elle remarqua que la foule autour d'elle commençait à s'échauffer. En effet, les voix montaient et des cris de colère commençaient à éclater ici et là. Très vite, elle comprit qu'un magicien vivait juste en face de l’entrepôt, et que tous les gens du voisinage commençaient à l'accuser d'être le responsable, et qu'à cause de lui, tout le quartier avait manqué d'y passer. Aussitôt, ils commencèrent à tambouriner la porte, finissant par la fracasser, investissant sa maison et le sortant de force. Fort heureusement, les autorités arrivèrent à cet instant, mettant fin aux hostilités. Néanmoins, écoutant les concitoyens avec attention, les soldats mirent le magicien aux arrêts.
Ayant assisté à la scène avec un air particulièrement circonspect, Héraliel décida d'aller visiter l’entrepôt détruit. Comme tout avait brûlé, elle ne découvrit pas grand chose d'intéressant... si ce n'est une silhouette recroquevillée au centre de la pièce, celle d'un voleur dont il ne restait que des restes carbonisés. Oui, un voleur car le matériel de crochetage qui pendait à sa ceinture semblait avoir résisté aux flammes, ainsi même qu'une curieuse boîte de métal vide qu'il tenait contre lui. Elle n'apprit rien de plus.
Dans l'après-midi, elle tenta d'aller parler avec le magicien en prison, mais le garde ne la laissa pas entrer car elle n'avait a priori aucun lien avec l'enquête. Tout ce qu'elle put apprendre, c'est qu'il se nommait Asilurth et que son procès se déroulerait le soir même !
La jeune demi-elfe se décida alors à lui venir en aide sans même l'avoir rencontré, car toute cette affaire l'intriguait. Comme sa maison était ouverte, elle alla fouiller chez lui. Elle découvrit que l'homme était passionné de mousses et de moisissures – rien de très utile donc – et qu'il semblait capable de lancer des boules de feu. Cette dernière information avait plutôt tendance à l'accuser qu'à l'innocenter.
En interrogeant le voisinage, elle apprit que l'homme était un passionné, toujours en train de penser à toutes sortes de choses, mais qu'il n'avait rien d'un assassin ni d'un incendiaire.
Le soir, après que le garde à l'entrée de la garnison eut changé, elle retenta de rencontrer le magicien Asilurth, mais cette fois-ci, elle se fit passer pour sa nièce, et elle put entrer.
Lors d'un entretien avec Asilurth, elle apprit qu'il n'avait aucun souvenir récent, comme si la journée de la veille n'avait jamais existé. Ses souvenirs étant particulièrement flous, elle ne put rien en tirer de plus. Enfin, le procès eut lieu, et sa condamnation à mort fut prononcée rapidement. Désormais, il ne restait que 2 jours à Héraliel pour le sauver.
Après avoir passé la nuit chez Asilurth (après tout, il n'avait pas l'utilité de sa maison pour le moment), elle reprit son enquête. S'aidant du boulanger local qui connaissait bien les lieux, elle trouva aussi un guérisseur dans le quartier, qui pourrait l'aider au besoin. Mais en allant le voir, elle constata qu'il avait déjà du monde de beau matin. En effet, quelques ouvriers, tout en muscles et en outils, attendaient patiemment devant sa porte. Quant au guérisseur, il était aux prises avec un cas de conscience : ses patients du moment avaient tous perdu la mémoire ! Héraliel parvint à l'envoyer à la prison pour examiner Asilurth, mais ils n'apprirent rien d'intéressant, si ce n'est que le magicien était en parfaite santé. Seuls ses souvenirs de la veille semblaient s'être volatilisés !
Donc, les ouvriers et le magicien souffraient exactement des mêmes symptômes ? Une épidémie d'amnésie serait-elle en cours dans le quartier ? Poussant là cette piste, elle retourna interroger Asilurth qui allait mieux. Ses souvenirs revenaient peu à peu, bien que la journée oubliée demeurait oubliée. En discutant avec la jeune demi-elfe, il remarqua que ces symptômes ressemblaient étrangement à ce qu'une mousse noire pouvait provoquer : une mousse-mémoire, ou 'obliviax'. Mais il n'avait pas le souvenir d'avoir jamais possédé un obliviax. Et quand bien même il en aurait possédé un, il l'aurait vivement enfermé dans une boîte en plomb, seule matière capable de protéger contre le pouvoir de cette mousse. Héraliel lui fit remarquer que le cambrioleur qu'elle avait retrouvé dans l’entrepôt – qui appartenait au magicien – tenait une boite en métal entre les mains. Et là, tout s'imbriqua : le magicien était entré, allez savoir comment, en possession d'une mousse-mémoire qu'il avait enfermée dans une boîte. Hélas, la mousse était parvenue à lui effacer la mémoire quand même, absorbant ainsi ses sorts. Lorsque le voleur avait trouvé et ouvert la boîte, la mousse s'était protégé en lui envoyant une boule de feu, ce qui avait enflammé l'entrepôt. Hélas, la plante avait fui et s'était sans doute réfugié dans un lieu sombre et humide. Par chance, Héraliel avait une idée sur la suite des évènements.
Elle le quitta et chercha le chantier des ouvriers, et le trouva dans le même pâté de maison que l’entrepôt. Le chef de chantier lui raconta que certains de ses hommes avaient perdu des souvenirs suite à une promenade dans la champignonnière d'à côté – souriant, Héraliel s'y rendit sans hésiter et commença à visiter les lieux. La champignonnière ne recelait aucune mousse noire. Alors elle se rendit à la cave, mais aucune mousse noire ne s'était planté ici non plus. Cependant, une large fissure dans le mur donnait sur les égouts de la ville, et il était fort probable que la créature y soit descendue. Héraliel longea alors un couloir d'égout, puis descendit une échelle, puis un escalier... et arriva dans un couloir.
C'est à partir de ce moment que les évènements commencèrent à devenir dangereux. Car elle erra le long de couloirs déserts et de salles malodorantes, franchit des portes pourries et croisa quelques moisissures aux étranges propriétés, telles que la moisissure brune, dévoreuse de chaleur, ou la moisissure rousse capable de changer un mort en zombie végétal. Hélas, fuyant l'un de ces zombies, elle tomba sur un couloir hanté par un tyrannœil !!! Mais, l'épiant de loin, elle comprit que le monstre n'était qu'une illusion provoquée par une spore flottant dans le couloir. Et au-delà de ce faux-tyrannœil, elle découvrit... un laboratoire. Oui, le laboratoire secret d'Asilurth se trouvait sous la ville ! Et elle y trouva son grimoire, des fioles... et surtout des livres sur les mousses et moisissures ! Ainsi, toutes les mousses qui avaient proliféré dans les environs et tué quelques personnes étaient bel et bien le fait d'Asilurth et de son imprudence ?
Avant de poursuivre son exploration, elle nota le résumé de son enquête sur un papier, puis un peu plus loin, elle finit enfin par trouver la fameuse mousse noire qui, comme toute première action... lui effaça la mémoire ! Mais Héraliel avait prit ses dispositions. Et grâce à ses notes, sut aussitôt qu'il fallait manger la mousse-mémoire pour récupérer ses souvenirs. Enfin, elle enferma le reste dans une boite métallique d'Asilurth et remonta faire son rapport aux autorités locales.
Bien sûr, elle raconta les évènements pleins et entiers afin que le magicien puisse être jugé de façon équitable. Et bien qu'il fut acquitté de l'incendie, sa responsabilité dans d'autres morts et disparitions en raison de son imprudence lui valut d'être banni de la cité...

Un soir où Norlannan dînait tranquillement et seul dans l'auberge qu'il occupait depuis près de trois mois, il vit entrer un petit groupe d'humains accompagnés d'une elfe balafrée. Ceux-ci s'installèrent non loin de la table de l’arrogant elfe et commencèrent à discuter. Ils cherchaient quelques personnes pour accompagner leur caravane jusqu'à Arabel. En effet, des rumeurs avaient fait état d'attaques gobelines sur cette route.
L'elfe qui était attablée avec eux, se leva et s'incrusta à la table de Norlannan. Celui-ci feignit de l'ignorer, mais en vain. Il se laissa convaincre et décida de laisser derrière lui le paladin agonisant et la gnommette de un mètre cube. L'elfe se nommait Azaiiel, et voyageait dans les territoires humains depuis quelques années.
Le départ se fit le lendemain matin. Le voyage devait durer huit à dix jours. Le troisième jour, alors que la caravane traversait un bosquet, Norlannan vit du coin de l’œil un gobelin. Il tenta de le viser avec son arc, mais connut un échec... Là dessus, une petite troupe de gobelins attaqua le convoi. Les deux elfes ainsi que deux humains que le chef du convoi, Alyrandros, avait employés, s'occupèrent d'occire la vermine verte.
Le voyage se poursuivit sans autre rencontre... excepté un nid de poule qui endommagea la roue du chariot de tête. Par chance un village-escale se trouvait non loin de là. Alyrandros et les deux elfes s'y rendirent afin de dépêcher un charretier pour réparer la roue.
Cependant, en arrivant à Rocdur, le village en question, il s'avéra qu'une crise s'était abattue sur le village et tous les commerces avaient fermé – et ils resteraient fermé jusqu'à l'exécution de la sorcière. Après avoir tenté d'interroger en vain le charretier, Norlannan trouva des réponses auprès de Gimard l'aubergiste. Il leur raconta que huit enfants du village avaient disparut et qu'Annah, la sorcière comme l'appelaient ceux du village était suspectée de les avoir enlevés. Elle serait exécutée dans quatre jours. Norlannan décida d'enquêter et alla interroger Annah qui était enfermée dans le sous-sol de l'auberge. Il apprit que les enfants allaient souvent jouer près des ruines d'une tour ayant appartenu à un magicien elfe il y a de cela trois cent ans. Elle voulait les empêcher d'aller là-bas, mais sans succès. Y aller de nuit étant impossible, Norlannan et Azaiiel partirent le lendemain matin à l'aube.
Ils découvrirent une tour, ou plutôt le rez-de-chaussé d'une tour dont même le sol s'était effondré sur lui-même, laissant une ouverture vers un sous-sol. Cependant, en dépit de la vétusté de la ruine, une corde accrochée à une poulie avait été récemment installée et permettait d'y descendre. Ils y découvrirent des traces de pas d'enfants et d'autres choses. Visitant les lieux, ils arrivèrent à une grande salle gardée par des gobelins. Après les avoir vaincus, ils prirent le temps d'examiner l'endroit et furent surpris de découvrir de grandes fenêtres donnant sur un profond gouffre, avec un petit chemin escarpé qui longeait la paroi. Malheureusement, les fenêtres étaient bien verrouillées... ce serait pour une autre fois.
Ils trouvèrent également à l'opposé des fenêtres un couloir qui donnait sur un escalier s'enfonçant dans les ténèbres. Ils descendirent ainsi plusieurs étages, puis arrivèrent dans une enfilade de couloirs et de pièces où ils découvrirent dans un premier temps deux goules qui se repaissaient d'une jambe d'enfant sous le regard de marbre d'une antique statue de femme à l'armure ailée. Celle-ci resta impassible face au massacre des deux goules par les elfes écœurés.
Plus tard, ils rencontrèrent deux hobgobelins qui les attendaient derrière une porte sur laquelle s’était acharné Norlannan. Ils vainquirent tant bien que mal, et eurent besoin de se reposer quelque peu. Et grand bien leur fit, car lorsqu'ils poursuivirent leurs investigations, une petite pièce faillit avoir raison d'eux : les latrines ! Après s'être remis du choc, nos deux héros en herbe rencontrèrent Silmak, un maléfique tieffelin un peu maboul ! Celui-ci se vantait d'enlever d'innocentes âmes pour les offrir à une certaine Chiruya, reine des marionnettes ! Agacé par cette folle créature, les deux elfes qui commençaient à trouver un terrain d'entente, l’affrontèrent et l'occirent avant qu'il n'ait pu les toucher. En plus d'avoir réglé son compte à un être maléfique, Norlannan et Azaiiel renflouèrent leurs caisses avec celle du défunt. Et, comme le hasard est souvent là au bon moment, ils trouvèrent une clé. Selon leurs espérances, elle ouvrait la porte derrière laquelle se trouvaient quatre enfants apeurés et affamés. Les autres avaient servi la folie du tieffelin.
Ils purent ainsi tous remonter : les enfants, les deux elfes et les tentures qu'ils avaient dérobés dans la chambre de la maléfique créature.
De retour au village, ils rendirent les enfants à leurs parents et innocentèrent Annah qui épousera Gimard dans les semaines à venir.
The end !

Le lendemain de leur expédition souterraine, tandis qu'il ne restait plus que 2 jours avant le départ de la caravane, Norlannan et Azaiiel décidèrent de retenter l'exploration au-delà des fenêtres incassables qu'ils avaient découvertes dans les profondeurs. Alors ils y redescendirent et, une fois qu'ils eurent atteint lesdites fenêtres, mirent tout en œuvre pour les ouvrir, les casser ou encore les desceller... mais rien n'y fit. Elle résistaient à toutes leurs tentatives. Étaient-elles enchantées ? Dans ce cas, que protégeaient-elles ?
Bredouilles, ils remontèrent jusqu'au village de Rocdur et rendirent une petite visite au vitrier local, qui accepta de leur vendre un diamant coupe-verre. D'après lui, rien ne pouvait résister à ce petit outil. Alors ils redescendirent tous deux dans les profondeurs, et entreprirent de couper le verre... ce qui s'avéra tout à fait efficace ! Enfin, ils purent traverser les carreaux et accéder à l'extérieur. Là, ils se retrouvèrent sur un petit chemin escarpé, où les profondeurs obscures s'enfonçaient loin au-delà de leur vision.
Ils marchèrent ainsi une bonne heure en suivant la route, avec pour seul fond sonore le bruit d'une petite rivière qui chantait loin en-dessous. Puis enfin, ils arrivèrent à un carrefour. Ils empruntèrent le chemin de droite qui les mena à une prison. La clé était accrochée sur un clou à l'extérieur. Ils purent donc entrer et découvrir des prisonniers bien étranges : un humain qui commençait à verdir, un elfe qui n'en était pas loin, un immense saurial et un orque... Norlannan ne s’intéressait qu'à Temgesik, le saurial qui se prétendait mage. Il ignorait volontairement le répugnant orque qui souhaitait se faire détacher, mais uniquement pour occire quelques vies... Azaiiel, elle, chercha à convaincre Norlannan qu'il vaudrait mieux les délivrer et les avoir près d'eux lors de l'exploration. Bon gré, mal gré, Norlannan accepta de délivrer également l'orque, mais à la condition qu'Azaiiel prenne toute responsabilité le concernant.
La « joyeuse » équipée se rendit donc au carrefour précédant, et passant la porte qui bloquait le passage, tomba sur un couple d'hommes-lezards qui semblait monter la garde. Ils furent expédiés de vie à trépas en très peu de temps. Pendant que Cordül l'orque, Temgesik le saurial et Azaiiel l'elfe se disputait les possessions des deux créatures, Norlannan entendit des rires venir d'une porte sur la droite. En revanche, la porte de gauche semblait silencieuse.
Une fois le butin récolté réparti équitablement, le groupe se dirigea vers la porte silencieuse mais se rendit rapidement compte qu'elle menait à une sortie située quelques kilomètres plus loin. Revenant en arrière, ils passèrent la portent d'où venaient les rires et tombèrent sur un garde gobelin. Ils l'occirent rapidement. Dans la pièce se trouvait une double porte au fond (les rires venaient de là) et un passage vers la gauche.
En suivant ce passage, ils s’enfoncèrent plus profondément sous terre dans un chemin en pente et d'un seul coup le saurial et l'orque glissèrent sur le sol boueux sur plusieurs mètres. Le groupe trouva une porte, puis un peu plus loin, une petite pièce avec six corps en armes et armures et une porte. L'orque en profita pour s'équiper, et lorsque le groupe franchit la porte, les six corps se réveillèrent et attaquèrent les aventuriers. Il s'agissait en fait de zombis... mais le groupe s'en tira plutôt bien. Ils parvinrent finalement dans une salle avec de grandes colonnes et une porte gardée par deux gargouilles dont les ailes se rejoignaient pour former une arche. Inquiet, Norlannan demanda à l'orque d'aller voir la porte que gardaient les gargouilles. Mais il ne se passa rien. Le reste du groupe rejoignit donc Cordül et ils ouvrirent la porte. Il s'agissait de l'unique accès à une ancienne tombe. Au centre de la pièce, se trouvait un grand sarcophage avec sur son couvercle l’effigie d'un soldat en armure. Deux magnifiques candélabres avaient du éclairer cette pièce par le passé. Ils tentèrent d'ouvrir le sarcophage, mais rien ne bougea. Après maintes tentatives infructueuses, ils décidèrent d'aller explorer les zones qui leur étaient encore inconnues. Ils remontèrent donc jusqu'au niveau où ils avaient laissé une porte avec des rires fermée. Lorsqu'ils ouvrirent la porte, ils trouvèrent cinq gobelins occupés à prendre du bon temps, les uns se reposant sur leurs couchettes, les autres disputant une partie de cartes. C'est sans trop de difficultés qu'ils furent exterminés et leurs possessions distribuées.
Deux choix s'offraient maintenant à la compagnie hétéroclite : la porte de droite ou celle de gauche. La droite fur le premier choix et ils arrivèrent dans une sorte de laboratoire d'alchimiste où un gobelin marchanda pour qu'on lui épargne la vie en échange d'un parchemin de sorts et de possessions de valeur. Mais ça ne suffit pas au groupe qui lui demanda qu'elle était la tombe qui se trouvait plus bas. Il leur répondit qu'il s'agissait de la tombe d'un adorateur de Chiruya. Norlannan et Azaiel tiltèrent immédiatement sur ce nom qu'ils avaient déjà entendu très récemment. Finalement, le groupe accepta de laisser l'alchimiste en vie, à la condition qu'il concocte une potion de force afin de pouvoir ouvrir le sarcophage. Temgesik le surveillerait pendant que les trois autres iraient explorer la dernière porte. C'était la chambre d'un lieutenant gobelin qui se défendit très bien, mais pas assez bien au final. La menace gobeline exterminée, le groupe trouva finalement un entrepôt avec des rations, du vin, des flèches et quelques gemmes.
Quelques heures plus tard, la potion était prêtes, et toute la compagnie redescendit jusqu'au tombeau. Cette fois, à l'aide du gobelin et de sa potion, ils ouvrirent sans problème le sarcophage. Cependant, une fois ouvert, une lumière bleue sortie de l'éternel demeure, et le corps étonnamment bien conservé pour son âge attaqua les aventuriers. L'orque fut blessé ainsi que d'autres. Ils eurent plus de mal à l'atteindre que les gobelins. Le combat était plus difficile, mais finalement, il tourna en leur faveur. Ils gagnèrent ce combat ainsi que de nombreuses pièces d'or, d'armes et de gemmes. Le groupe sortit de ce sous-terrain vidé de ses occupants avec leurs richesses, et chacun se demandait s'ils pourraient cohabiter plus longtemps ensemble... l'avenir nous le dira !

Fuyant devant l'armée de gobelins, les aventuriers s'enfoncèrent dans le petit sentier, qui les mena jusqu'à l'entrée d'un édifice de pierre, dont l'entrée était surplombée du mot 'Arrolt'. Mais le mot 'Danger' avait été peint en lugroki sur une pierre proche. Sans hésiter longtemps, ils s'y enfoncèrent – et à leur grande surprise, les gobelins qui les suivaient... s'arrêtèrent en apercevant l'édifice.
Comprenant qu'ils étaient en sécurité, les aventuriers s'enfoncèrent dans le bâtiment, et arrivèrent à une pièce sombre. Azaäma alluma une torche pour pouvoir explorer les lieux tranquillement, et ils commencèrent à fouiller les lieux. Hélas, en s'approchant de la porte du fond, ils enclenchèrent un mécanisme caché sous une dalle, qui referma une grille derrière eux, et provoqua le déversement d'huile bouillante sur Azaäma et Cordül qui hurlèrent de douleur. Fort heureusement, Azaiiel la prêtresse était là pour apaiser leurs blessures, aussi bien à l'aide de ses compétences naturelles que des prodiges accordés par Solonor, son dieu.
Poursuivant l'exploration, ils tombèrent sur une escouade de squelettes, puis sur une seconde, qu'ils ne vainquirent que grâce à l'aide d'Azaäma et de sa furie berserk. Ce talent était bien pratique, en vérité, mais tous avaient conscience que leur amie barbare pouvait se retourner contre eux à tout moment, lorsqu'elle était dans cet état. Fort heureusement, elle parvenait toujours à reprendre ses esprits avant d'avoir commis l'irréparable.
Plus loin, ils tombèrent sur un certain Cormot, le 'Seigneur-sans-Trépas', un vieil alchimiste nécromancien qui s'ennuya bien vite de leur présence, au point qu'il souhaita les tuer pour exploiter leurs corps ensuite. Mais ils se battirent jusqu'à ce qu'Azaäma déclenche sa furie et le massacre avant.
En fouillant son laboratoire, ils découvrirent un passage caché qui menait à un escalier, puis un couloir... lequel mena à la sortie ! Enfin ! Soulagée et heureuse, Ariella lâcha le bras de Rhodoban, qu'elle avait agrippé durant toute la traversée de la montagne.
Ils s'enfoncèrent alors dans les frontière du royaume de Tramilar... qui s'avéra bien moins verdoyant et vivant qu'elle le leur avait fait croire. En fait, les terres alentours semblaient même agoniser...
Après quelques heures de marche, ils arrivèrent en vue d'une ferme fortifiée, et prise d'assaut par 3 gobelours. Sans attendre, ils se jetèrent sur eux et engagèrent le combat – à nouveau, ils durent leur victoire à la furie berserk d'Azaäma. Ensuite, tout en leur offrant gîte et couvert, les paysans leur apprirent que le royaume avait commencé à se dégrader depuis quelques semaines, alors que des monstres erraient à l'intérieur des frontières de Tramilar. Bien sûr, ils ne reconnurent pas Ariella, sale et déchirée comme elle était, mais ils n'avaient pas entendu dire qu'elle avait été enlevée.
Le lendemain, après une longue journée de voyage, ils finirent par arriver en vue du château – et bien qu'Ariella voulut se rendre au château sans plus attendre, ses compagnons lui imposèrent une halte à l'auberge d'Orvall, où ils monnayèrent des informations. Et cela fut chose sensée, car ils découvrirent non seulement qu'Ariella n'avait pas été enlevée (cela se serait su), mais qu'en plus, elle avait changé du jour au lendemain, quelques semaines plus tôt, alors même que son père était tombé gravement malade.
La situation était alors peut-être plus grave que prévu... Ils prirent repas et nuit de repos, mais durent se résoudre à attacher la princesse toute la nuit durant afin qu'elle ne fasse rien de stupide. Et comme Rhodoban le barde était de son côté, il dût être attaché aussi.
Enfin, le lendemain, ils mirent un plan à exécution pour pénétrer le château et démêler cette affaire. Azaäma et Cordül se présenteraient comme des mercenaires, tandis qu'Ariella et Azaiiel seraient attachées et présentées comme des prisonnières – Rhodoban, quant à lui, fut oublié dans son coin.

Arrivant aux château, le petit quatuor s'attira l'inquiétude des gardes – il était rare qu'un orque s'aventure aussi loin dans les terres habitées. En outre, lui et la barbare qui l'accompagnait affirmaient qu'ils avaient trouvé la princesse Ariella enfermée au nord du royaume. Évidemment, ils ne la crurent pas, car ils avaient encore aperçu ladite princesse un peu plus tôt dans la journée. Mais certaines informations qu'ils pensèrent à donner intriguèrent les gardes plus encore – ils convoquèrent leur capitaine, avec qui la conversation se poursuivit. Azaäma et Cordül pensèrent à faire passer leur Ariella pour une fausse, qui serait potentiellement un danger pour le royaume, et qu'il faudrait l'interroger pour savoir d'où elle venait. Enfin, de plus en plus inquiet, le capitaine les fit pénétrer dans le château, non sans une véritable armée pour les surveiller (un orque dans le château, c'était proprement impensable !), jusqu'à ce que le Prince Alfinor, le frère aîné d'Ariella, veuille bien leur accorder une audience.
Et cette rencontre fut décisive, car ils parvinrent à trouver les mots et les indices pour lui apporter la preuve que CETTE Ariella était bien la véritable princesse ! Alors Alfinor fit mander l'autre, celle qu'il avait côtoyée ces derniers jours, mais elle s'avéra introuvable. Alors le château fut entièrement retournée, jusqu'à ce qu'ils la retrouvent en train de fouiller la tour de Numis, le sorcier local – celle-ci maudit les aventuriers qui avaient fait échouer ses plans, avant de s'envoler par la fenêtre de la pièce en poussant un rire sardonique...

Évidemment, Ariella retrouva sa place dans la cour, où tous lui apportèrent son soutien indéfectible – les aventuriers furent récompensés, et une place de chevalier leur fut même proposée. Mais ils refusèrent poliment, arguant que leurs aventures n'étaient pas terminées, et qu'ils ne pouvaient pas encore se résoudre à se fixer quelque part...

Après s'être séparés de leurs compagnons Cordül et Azaiiel, Norlannan et Temgesic acceptèrent une mission de convoi qui devait les mener plus au sud.
Or, alors que le voyage avait débuté depuis trois jours, ils furent attaqués. Ils ignoraient l'issue du combat car ils se sont réveillé dans des cages suspendues à près de 2m50 du sol.
Après une heure à se balancer ou à tenter de se libérer, un bruit venant d'un couloir se fit entendre. Il virent arriver un ogre qui fit descendre la cage de Norlannan. Il le menotta avant d'ouvrir la cage et de l'emmener avec lui. Il l'attacha à une table, et commença à lui tatouer quelque chose sur le torse. L’elfe tenta de se défendre à l'aide d'une attaque psionique. Même s'il réussit un assaut, cela ne suffit pas à achever l'ogre qui l’assomma avant de terminer son travail. Il le ramena inconscient dans sa cage et fit de même avec le saurial. Celui-ci se défendit mieux, l'ogre fit alors appel à des « collègue » pour le maintenir, et procéda de la même manière. Cependant, sous la douleur, Temgesic s'évanouit. Et se réveilla dans sa cage.
Avec Norlannan, ils observèrent le tatouage, un symbole runique qui leur était inconnu. Peu de temps après, l'ogre revint accompagné d'un humain richement vêtu. Celui-ci déclara qu'ils étaient maintenant à son service. Il ordonna à l'ogre – qui s’appelait Krük – d'ouvrir la cage de Temgesic. Il lui demanda de l'attaquer. Mais, sur les conseils de Norlannan qui avait comprit, il n'en fit rien.
En effet, le tatouage était un glyphe qui les obligeait à obéir à celui qui se présenta sous le nom de Midgard. De plus, tout le temps de la mission, l'elfe et le saurial devraient se tenir la main lorsque le soleil arrivait au zénith et prononcer le nom de l'ogre-mage.
Il leur expliqua que ses affaires allaient mal. Ses convois de marchandises étaient attaqués depuis quelques semaines. Son activité tournait autour de l'esclavage, la prostitution et la drogue. Les « cargaisons » humaines étaient relâchées, quant à la drogue elle disparaissait. Midgard avait constaté que depuis quelque temps, de la drogue était vendue à très bas prix dans la ville. Aussi soupçonnait-il que ceux qui attaquaient les convois revendaient la drogue en question.
La mission que nos deux protagonistes seraient donc obligés d'accepter : retrouver les voleurs, et apporter leur chef à Midgard.

Avant qu'ils ne partent, Midgard leur donna 100 pièces d'or pour les dépenses de la mission.

Quittant le repaire de Midgard, ils constatèrent qu'ils se trouvaient dans la cité de Daerlune. Norlannan décida de commencer la mission par aller sur la trace des caravanes. Les attaques ayant eu lieu au cours des trois dernières semaines – mais ils ne trouvèrent que les carcasses des caravanes. Mais toute trace de pas, ou autre, avaient été effacé.
Ils revinrent en ville le lendemain, après avoir effectué le rituel, mais de la mauvaise manière : aucun des deux ne se souvint du bon nom à prononcer. Norlannan résista à la douleur, mais Temgesic souffrit quelque peu.
De retour en ville, les deux compagnons se dirigèrent vers les bas-quartiers pour essayer de trouver la drogue en interrogeant certains autochtones. Dans une ruelle, ils tombèrent sur deux hommes en plein délire qui les attaquèrent. Norlanan et Temgesic les occirent rapidement. L'un des deux avait encore une dose de drogue sur lui. N'ayant pas d'autres indices, ils décidèrent d'aller dans une auberge. En sortant de la ruelle, ils tombèrent sur un autre camé qui faillit les attaquer. Mais après une petite discussion, il leur indiqua où acheter la « marchandise ».
Ils se rendirent donc dans l'auberge de « l’Âne Boiteux ». En plus d'une auberge, c'était aussi le repère des filles de joie du quartier – dont a largement profité Norlannan en dépit de son aversion pour les « humaines » (par le fait, il avait fini par trouver un intérêt à cette sous-race). Temgesic par contre ne trouva pas de femme qui souhaitât risquer sa vie avec lui.
Dans une cour intérieure, un revendeur attendait les clients. Norlannan alla acheter trois doses. Puis le lendemain, histoire de voir s'il s'agissait bien de la drogue volée, ils allèrent chez leur « patron » pour lui demander confirmation – ce qu'il fit.

Le soir venu, Norlannan avait pour projet d'acheter au revendeur une grande quantité de drogue à son fournisseur. Après moultes conversations, le revendeur se décida à donner l'adresse de son patron. Il se trouvait dans un entrepôt à l'extérieur de la ville. Un mot de passe leur serait demandé, le revendeur le leur donna. Il demandèrent donc à Midgard de leur donner quelques hommes de main pour les aider. Celui-ci leur donna deux sbires et c'est ainsi que la joyeuse équipée se rendit au lieu dit. Un entrepôt vide, avec une porte au fond. Lorsqu'ils s'en approchèrent, une voix demanda le mot de passe. La porte s'ouvrit, et après quelques pas à l'intérieur d'une pièce vide un bruit se fit entendre. Temgesic put sortir de la pièce, mais Norlannan se retrouva enfermé. Temgésic parvint à lui rouvrir non sans difficultés et à sauver Norlannan qui aurait étouffé sous les effets d'u gaz mortel se répandant dans la pièce.
Désappointés, les héros et sbires-accompagnateurs découvrirent un autre entrepôt en suivant peu après une personne louche qui s'y rendait. En le suivant, ils tombèrent sur un entrepôt de la même configuration que le précédant. La même porte demanda le mot de passe, mais cette fois-ci elle s'ouvrit sur un garde de la taille d'un gorille. Ils se firent rapidement encerclés, et demandèrent à voir leur chef. Au bout de deux heures d'attente (sans musique d’ascenseur pour patienter) Norlannan et Temgésic furent conduit auprès d'Arttan Dahel, chef de la guilde. En fait de guilde, il s'avérait que c'était une guilde naissante, et que le trafic de drogue ne les intéressaient guère. Seul le profit de cet arrangement leur convenait afin de se développer. Arttan n'eut pas trop de réticence à révéler le nom de leur commanditaire. Il s'agissait d'une femme du nom d'Abigaëlle. Elle leur avait donné pour mission de démanteler les arrivage de marchandises de Midgard : relâcher les esclaves et les prostituées, revendre la drogue à très bas prix, et ils pouvaient garder les bénéfices des ventes.
Cependant, Arttan ayant pour projet de monter sa propre guilde de voleurs, et cet arrangement commençait à le peser. Il leur donna donc le prochain lieu de rendez-vous : dans une ferme à quelques lieux de là, après la tombée de la nuit.
Il les laissa partir et l'elfe et le saurial retournèrent voir Midgard pour lui parler de l'avancement de l'enquête. Lorsqu'il entendit le nom d'Abigaëlle, il leur ordonna de la lui ramener vivante. Il promis également de leur fournir une petite escouade pour les accompagner.
Le soir venu, Norlannan, Temgesic et huit malandrins engagés par Midgard avec des noms aussi farfelus que Tim, Tom ou Bob, se rendirent sur les lieux du rendez-vous en avance afin de repérer les lieux. Cela leur fut bénéfique, car ils purent prévoir l'attaque et se placer stratégiquement.
Abigaëlle arriva avec sa propre escouade qui contenait une magicienne et huit guerriers. Le combat fut difficile, la pluie et l'orage grondaient, menaçants. Mais l'équipée de nos héros s'en sortit avec brio.
Ils attendirent dans l'ancienne chaumière délabrée de la ferme que le temps se calme ; et ce n'est que le lendemain matin que Norlannan et Cie retournèrent à la ville et livrèrent la jeune femme à leur employeur qui étaient tout à fait ravi (néanmoins, lors de leur rencontre, Abigaëlle s'adresse à Midgard en l'appelant 'Père' avec colère).

Il fit désactiver la magie de leur tatouage, mais le motif demeura gravé dans leurs chairs. Il leur offrit de se laver et de se restaurer, après quoi ils pourraient retourner à leur vie d'aventuriers.

Après sa dernière aventure, Norlannan décida de reprendre la route vers le Cormyr - sans Temgésic, celui-ci l'ayant quitté après leur aventure à Daerlûne. L'elfe doré arriva au bout de quelques jours dans une bourgade du nom de Dyev, où il s'arrêta à l'auberge du Hibou Diurne. Mais son repas ne fut pas de tout repos. En effet, Natus, un jeune magicien qui vivait dans les environs, se plaignait d'un cambriolage dont il avait été victime. En plus de ses richesses, on lui avait volé une boite à laquelle il tenait énormément. Comme décidément la soirée ne serait pas tranquille, Norlannan appela l'homme et demanda ce qui se passait. Natus lui raconta qu'un bande de pillard dirigée par un semi-orque. Le magicien se dit prêt à rémunérer 500po quiconque lui ramènera sa boite. Norlannan accepta la mission. Natus lui fournit une carte de la région en lui indiquant l'endroit où on soupçonnait que se trouvait le repaire de Brug. Il faudrait plusieurs jours de marche à Norlannan pour l'atteindre.
Arrivé près du lac de nuit, il ne trouva pas de moyen de traverser. Il redescendit donc la rivière, mais après une déconvenue en frappant à la porte d'un homme de grande taille bourru, l'elfe décida de passer la nuit sous un arbre et de retourner au lac le lendemain. Et en arrivant au lac il trouva un pêcheur qui le fit traverser le lac contre quelques pièces et une leçon sur les poissons d'eau douce en opposition aux poissons d'eau de mer. Norlannan, un peu soûlé de paroles, était content d'arriver à terre et s'aventura dans la forêt.
Après un bout de chemin, il parvint au repaire de Brug. Il repéra sans peine un garde qu'il maîtrisa rapidement. Puis il s'aventura dans la grotte. Ignorant la première salle d'où provenaient des bruit, Norlannan avança ainsi jusqu'à découvrir une salle de repos et une autre où se réunissait la bande à Brug. Il assista ainsi à une dispute entre le chef et deux de ses sous-fifres. Ceux-ci s'énervaient car le chef gardait toujours la meilleure part des rapines. De plus, il apprit choqué que la boite du magicien avait été donnée à un minotaure. C'est sur ces derniers mots que Norlannan surgit dans la pièce pour demander quelques précisions. Les bandits se jetèrent au combat. Norlannan usa de ses pouvoir pour prendre possession de l'un d'entre eux qu'il retourna contre les siens.
Il réussit à se débarrasser de l'un des brigands, mais retourna dans la forêt car tout seul, il aurait du mal à s'en tirer vivant. Il se trouva un poste d'observation, et attaqua le chef en lui infligeant une attaque mentale pendant que les autres fouillèrent les alentours sans résultats.
Un peu plus tard, il réussit à les faire s’entre-tuer en prenant possession de l'un d'eux. Il profita de la possession pour demander où se trouvait la boite du magicien. Il apprit qu'elle avait été donnée à un minotaure qui logeait à quelques kilomètres de là.
Norlannan s'en alla, laissant là le demi-orque qui serait bien surpris lorsqu'il reprendrait ses esprits.
Le voyage jusqu'à l'antre du minotaure se fit sans encombre. Une fois arrivé, l'elfe se trouva face à une lourde porte qu'il ouvrit sans problèmes. Il se retrouva dans un couloir, la porte se referma. S'aventurant vers la droite, il remarqua rapidement qu'il était arrivé dans un labyrinthe. Il explora les lieux, et évita soigneusement toutes forme de rencontre que ce fut par hasard ou par prudence. Il trouva ainsi une salle où dormaient des gardes, ainsi que les cuisines où s'affairaient des hobgobelins. Puis, sans se perdre, il déboucha sur la salle du trône où le minotaure ne chercha même pas à discuter et attaqua sans poser de questions. Étant donné que la créature était près de trois fois plus grande que notre héros et l'écraserait avec le pouce s'il devait le toucher, l'elfe doré usa de ses pouvoirs psy pour lui infliger un écrasement psychique. La bête se tordit de douleur, et chargea de plus belle. Rendu invisible, l'elfe ré-attaqua de la même manière. Et ce ne fut qu'au bout d'un long moment, alors même que l'elfe s'épuisait à force d'exploiter ses pouvoirs, que l'énorme bête s'effondra.
Épuisé et surpris, Norlannan repris ses esprits, et également quelques trésors au minotaure, dont la boite magique de son commanditaire.
Enfin, il sortit tranquillement et regagna le village de Diev pour rendre son bien à Natus...

Tarsakh (avril) 1369 CV - Après deux semaines de repos et de fêtes au château de Tramilar, les aventuriers furent mandatés pour partir en quête de la sorcière qui avait voulu prendre la place de la Princesse Ariella, fille du Roi Ormath. Alors ils se préparèrent, achetèrent armes et armures de circonstance, et prirent la route pour un village qui pouvait avoir servi d'abri à ladite sorcière.
Ils mirent trois jours de marche avant d'arriver à une première étape, le village d'Ekerit, où ils s'arrêtèrent dans l'auberge du Taureau d'Argent. Là, ils furent accueillis par beaucoup de méfiance – la présence de Cordül dans l'équipe ne leur facilitait jamais la tâche – jusqu'à ce qu'un jeune homme, Helt de son prénom, vint à leur rescousse, proposant aux autres occupants de la grand'salle d'accepter la présence de cet orque tant qu'il ne faisait pas de grabuge. Ainsi les voyageurs purent-ils prendre place dans la salle à manger.

Ce village n'étant qu'une étape dans leur trajet, ils étaient partis pour n'y passer qu'une nuit avant de reprendre la route dès le lendemain. Mais le destin en avait décidé autrement. En effet, lorsqu'ils se levèrent au petit matin, ils découvrirent l'auberge – et tout le village alentours – envahi par une étrange brume grisâtre. Intrigués, ils firent le tour d'Ekerit pour constater que tout était embrumé. Mais les paysans n'en avaient cure, et bien que le phénomène les étonnait, ils vaquaient à leurs occupations respectives.
N'ayant rien découvert de spécial, les trois aventuriers finirent par reprendre leur route – leur voyage n'était pas terminé, après tout. Mais tandis qu'ils s'éloignaient du village, ils constatèrent que la brume était de plus en plus épaisse, et de plus en plus sombre. Ils finirent même par tomber sur une zone où une brume noirâtre et épaisse leur 'barrait' la route et les empêchant de voir plus loin qu'à une distance de pas. Inquiets, ils s'y enfoncèrent néanmoins, marchant à l'aveugle pendant un bon moment, avant que les choses ne s'éclaircissent.
Enfin, ils avaient atteint une petite clairière parsemée d'arbres, où la brume était moins épaisse. Ils s'enfoncèrent dans cette zone... avant de découvrir qu'ils revenaient vers le village qu'ils avaient laissé derrière eux. Ils comprirent alors que le village et tous ses occupants étaient prisonniers de cette brume...
Toute la journée durant, ils enquêtèrent pour savoir ce qui se passait, mais ni l'aubergiste ni aucune des personnes interrogées ne savait quoi que ce soit sur ce qui arrivant.

Le lendemain, le village leur sembla désert, tandis que les paysans se cachaient, effrayés par le phénomène persistant. Interrogeant le Régisseur du village, un personnage désagréable, ils furent redirigés vers les prêtres du village, dans les temples de Heaum et de Loviatar. Cependant, les aventuriers furent très mal accueillis dans les deux cas, et ne furent pas plus avancés pour autant.
Puis ils rencontrèrent le vieux Balt, un homme âgé assis devant sa maison, juste en face du temple de Loviatar. Ils y apprirent l'existence d'un jeune garçon, Almirior, habitant dans une maison situé à l'écart du village avec sa vieille maman. Or, depuis que la brume s'était levée la veille au matin, une crevasse s'était ouverte juste entre leur maison et le village, sans compter que leur maison avait été remplacée par une sorte de petit manoir !
Enfin, ils eurent une conversation avec un petit garçon appelé Limovar, apparemment le petit frère de Helt (et d'une jeune fille appelée Dyzti). Et celui-ci leur apprit que le garçon en question avait dormi avec lui et ses copains, la nuit dernière, dans une vieille bicoque qui sert souvent de repaires aux enfants du village – cela signifiait donc que le jeune Almirior était coincé de ce côté du village, loin de sa maison. Serait-ce utile de le rencontrer ?
Au cours d'une seconde entrevue avec le Régisseur, plus désagréable que jamais, il les nomma 'agents officiels chargés de se débarrasser de ce brouillard'. Mais ils n'apprirent rien d'utile.
Alors, ils se rendirent auprès de la maison d'Almirior, qu'ils trouvèrent assez impressionnante ; c'était effectivement devenu un manoir. Et la crevasse qui les en séparait mesurait bien 50 mètres, et était donc absolument infranchissable. Là, ils y revirent le vieux Balt, bûcheron insoupçonné, qui leur avoua avoir eu une étrange vision : celle du jeune Almirior marchant dans le vide au-dessus du gouffre, accompagné par une petite fille... ils décidèrent de faire le guet auprès du gouffre pour voir s'il s'y passait des choses étranges. Mais ils ne furent témoins et lumières à l'intérieur du manoir. D'une flèche bien placée, ils réussirent à y casser une vitre, mais cela n'eut pas d'effet supplémentaire.

Au petit matin du 3ème jour, ils allèrent rendre visite à Helt – qui leur avoua avoir perdu sa petite sœur Dyzti. Mais lorsqu'Azaäma, Azaiiel et Codrül lui avouèrent leurs doutes, ils se munit de son épée et les accompagna sans la moindre hésitation. S'ils savaient où se trouvait Dyzti, il n'aurait de cesse de se battre jusqu'à ce qu'il l'ait sauvée.
Une nouvelle tentative de rencontrer le Régisseur se solda par une porte brisée. Le Régisseur, quant à lui, plus vulgaire que jamais, envoya tout le monde se faire voire et retourna s'enfermer dans son salon.
De retour auprès du gouffre, ils racontèrent à Helt cette histoire de petit garçon qui marche en l'air – aussitôt, le jeune homme prit de la terre qu'il lança dans le vide à plusieurs reprises et dans plusieurs directions. Très vite, il découvrit la présence d'un pont invisible qu'il entreprit de traverser sans demander son reste. Mais ses compagnons aventuriers furent plus prudents – à raison. Car en effet, à mi-chemin ils furent attaqués par des créatures invisibles qui faillirent avoir raison d'eux. Le combat fut d'ailleurs si violent qu'ils durent recourir aux pouvoirs d'Azaiiel pour se retaper, avant de s'accorder une nuit de repos dans un bosquet de l'autre côté du gouffre.
Enfin, ils s'approchèrent du manoir, qui paraissait de plus en plus grand, et durent affronter deux armures animées gardant la porte d'entrée. À présent, plus rien ne les empêchait d'entrer pour savoir ce qui s'y tramait...

***

Après s'être accordés une nuit de repos pour panser leurs blessures et mémoriser leurs sorts, les aventuriers s'approchèrent du manoir pour y entrer. Dans l'intervalle, personne n'avait remplacé les armures enchantées, ce qui leur laissait le champ libre. Cependant, quelqu'un d'autre en avait profité pour entrer : Helt n'était plus avec eux. Manifestement poussé par l'envie de sauver sa jeune sœur Dyzti, le jeune homme s'était lancé au combat seul, tandis qu'Azaiiel, Azäama et Cordül dormaient.
Après une courte conversation sur la façon de procéder, Azäama frappa à la porte, et fut accueillie par un groupe de prêtres de Loviatar. Très vite, tout le monde sortit ses armes et le combat s'engagea. Cependant, malgré leur maîtrise de leurs armes et de leurs pouvoirs, et malgré la furie destructrice d'Azäama, les prêtres de Loviatar leur opposèrent une résistance inattendue. Les aventuriers étaient-ils fatigués ? Ou leur chance avait-elle tourné ? Toujours est-il qu'ils mirent longtemps avant d'abattre le 4ème prêtre, ce qui poussa les deux derniers à se rendre – ou plutôt à s'enfuir pour ne pas être massacrés par la berserker.
La barbare reprit le contrôle d'elle-même, et tous de se reposer quelques instants auprès de la cheminée avant de reprendre leur route. Les prêtres avaient fui par la porte de droite ? Alors ils suivraient la même voie.
Dans la seconde pièce, un vaste vestibule avec un escalier menant au 1er étage, ils tombèrent sur la petite Dyzti enchaînée contre un mur. La jeune enfant les supplia de la libérer, moneyant sa libération contre une information, mais Azäama se méfia – de même qu'Azaiiel et Cordül. Cependant, la petite était l'une des raisons de leur venue, aussi la libérèrent-ils d'un coup d'épée. D'après elle, une arme magique était enfermée dans un coffre, à l'autre bout de la pièce. Azäama, toujours paranoïaque, supposa que le coffre était piégé, aussi ne le fouillèrent-ils pas. Dyzti les accompagna contre leur gré.
Au premier étage, ils tombèrent sur 3 prisonniers enchaînés au mur : un elfe noir taciturne au regard inquiétant, une très belle jeune femme au visage délicat et au corps indécent, ainsi qu'une créature massive, poilue et griffue, assoupie dans le fond. Les aventuriers échangèrent quelques mots avec la jeune femme, Ermeline, qui leur apprit que l'elfe noir et elle étaient prisonniers du jeune enfant qui dirigeait ce manoir – un jeune enfant.. Almirior ? Elle ignorait tout de la créature. Cependant, celle-ci commença à se réveiller, respirant de toute la puissance de sa cage thoracique. Et lentement, à la lumière de leur torche, le monstre se redressa, avant de commencer à tirer sur ses chaînes. Très vite, il en vint à bout avant de se jeter sur les aventuriers. Azäama eut juste le temps de libérer Ermeline pour qu'elle les aide, mais celle-ci tenta surtout de libérer le drow.
Le monstre était violent et enragé, il attaquait l'orque et la barbare avec une fureur animale. Très vite, elles comprirent qu'elles n'en viendraient pas à bout, aussi prirent-elles la fuite avec Azaiiel, Ermeline et Dyzti. Arrivées au rez-de-chaussée, Azäama se jeta sur le coffre au fond de la pièce pour en extraire l'arme magique qu'elle était sensé contenir, mais il s'avéra que ledit coffre était en réalité une mimique, qui lui emprisonna son arme, la désarmant par le fait. Aussitôt, la petite Dyzti changea de forme pour devenir un doppelgänger. Et la situation devint catastrophique lorsque le monstre griffu débarqua du 1er étage... et qu'Ermeline dévoila une jolie paire de canines trop longues !
Afin d'aider ses compagnons d'aventures, la barbare se changea en berserker pour affronter tous les monstres tandis qu'Azaiiel et Cordül couraient vers la sortie. Mais le combat était bien trop déséquilibré, aussi revinrent-ils pour l'aider. Hélas, il fut vite évident que le combat était perdu. Et bien qu'Azäama ait récupéré une arme d'Azaiiel, elle finit par tomber au combat malgré sa fureur guerrière.
Mais pendant ce temps, l'orque était parvenu à atteindre le 1er étage, le monstre sur les talons. Il s'engouffra dans une pièce et bloqua la porte à l'aide d'une armoire. Le monstre se déchaîna contre la porte un bon moment, pendant lequel Azaiiel se glissa discrètement derrière lui afin de se rendre dans une pièce encore non-explorée. Hélas, le verrou était fermé, et ses tentatives de forcer la porte furent autant d'échecs. Alors elle redescendit au rez-de-chaussée sans que le monstre ne la remarque, afin de visiter un peu les lieux.
Au premier étage, Cordül découvrit une chambre, puis un laboratoire, et enfin un accès à l'étage supérieur. Mais cela le mena à un vaste grenier désert et sans intérêt. Néanmoins, il finit par découvrir le lieu de toutes les atrocités : sur le toit se tenait une étrange cérémonie. Le grand prêtre de Loviatar s'entretenait avec un jeune enfant – Almirior à n'en pas douter – qui paraissait se comporter à la façon d'un adulte. Et manifestement, c'était lui qui dirigeait les opérations. Ils étaient accompagnés de 2 prêtres de Loviatar d'un rang inférieur... ainsi que d'une démone au corps de femme et aux grandes ailes de cuir. En outre, il retrouva Helt : celui-ci était enchaîné sur une lourde table de bois sur lequel Almirior dessinait des inscriptions magiques.

Sans attendre, il redescendit pour rejoindre Azaiiel dont il avait été séparé, pour constater que le monstre griffu avait quitté les lieux. Mais l'elfe noir était toujours présent, enchaîné au mur ; Cordül en profita pour lui donner un violent coup de pied entre les jambes avant de redescendre au rez-de-chaussée.

L'endroit était calme à présent. Les créatures avaient quitté la pièce – et probablement l'étage aussi. Seul subsistait le corps d'Azäama au centre de la pièce, face contre terre. L'orque la fouilla et récupéra quelques affaires dont elle n'aurait pas besoin, avant de retrouver Azaiiel dans le grand salon. Celle-ci s'était intéressée à la dernière salle de l'étage, juste en face. Elle y avait entendu des petits pas et des ricanements inquiétants. Parée de sa cape elfique qui lui conférait un certain camouflage, elle y avait jeté un premier coup d’œil. A présent qu'elles étaient deux, elles s'y rendirent plus franchement, et tombèrent nez-à-nez avec des petits monstres aux oreilles pointues et aux crocs acérés brandissant des hachoirs et diverses petites lames. Lorsque ces monstres les virent, ils leur firent une grimace atroce accompagnée d'un sifflement terrifiant qui fit fuir Azaiiel et cloua Cordül sur place ! Elles quittèrent les lieux sans attendre, et décidèrent de remonter au dernier étage pour voir d'un peu plus près ce qui se tramait sur le toit.
Là, cachée sous la trappe entrouverte, les deux héros observaient la scène en se demandant comment agir. Un prêtre de Loviatar et ses deux sbires, un jeune enfant plus effrayant que tout ce qu'ils avaient croisé dans le bâtiment, et un démon aux charmes insoutenables... comment pourraient-ils venir à bout de tout ce monde à eux seuls ?
Buvant des fioles que Cordül avait trouvé dans le laboratoire du 1er étage, ils furent guéris de leurs blessures. Enfin, s'armant d'une arbalète encochée d'un carreau magique, ils choisirent le grand prêtre comme cible. Prenant son temps, l'orque le visa... et tira ! La flèche se ficha dans son flanc et tomba sans comprendre ce qui lui arrivait. Alarmés, ses deux sbires se penchèrent sur lui pour l'aider. Enfin, Azaiiel tenta de lancer une flèche sur la succube – en vain. Alors elles surgirent de la trappe et le combat s'engagea. Cordül affronta la succube au contact, Azaiiel et Almirior s'échangeant des flèches et des sorts. Hélas, l'enfant vint lui infliger une Main Brûlante particulièrement efficace, ce qui mit la prêtresse de Solonor hors de combat. Aussitôt il retourna auprès de l'autel de Helt pour poursuivre son travail. De leur côté, Cordül et la succube se battirent avec violence, jusqu'à ce que l'orque parvint à tuer la démone. Hélas, épuisé, il finit par être vaincu par Almirior lui-même à l'aide de simples Projectiles Magiques...

Mais tout n'était pas terminé. Car tous reprirent conscience : Cordül, Azaiiel, et même Azäama. Enchaînées dans une salle du manoir – un manoir plus grand et plus richement décoré qu'auparavant – et dépouillées de toutes leurs affaires. Quelqu'un avait pris la peine de les soigner et de les enchaîner. Mais qui, et pour quelle raison ?
En outre, qu'est-ce que tout cela signifiait ? Le jeune Almirior avait-il achevé son rituel ?
Au-dehors, les aventuriers remarquèrent par une fenêtre que le brouillard avait quitté la région, et que la lumière normale du jour était revenue. Mais une brume grise subsistait au loin, par-delà la forêt, enfermant toute la contrée comme le mur infranchissable d'une prison...

Flottant dans un comas nébuleux, les trois aventuriers n'avaient qu'à peine conscience de leur environnement. Seul quelques fois leur apparaissait un visage doux, accompagné d'une jolie voix, tandis qu'ils avaient conscience d'émerger petit à petit. En vérité, quelqu'un prenait soin d'eux.
Il leur fallu quelques jours avant de véritablement émerger, et de prendre conscience qu'ils étaient toujours vivants. Vivants, mais prisonniers. Tous trois étaient enchaînés au même mur sur lequel ils avaient trouvé le drow, le garou et la vampire quelques temps plus tôt, bien que d'autres choses avaient changé. En effet, la pièce était plus grande et mieux décorée qu’auparavant. Comme si le bâtiment avait 'poussé'. Désireuse de se libérer, Azâama força sur ses chaînes, en vain. Puis tous trois crièrent dans les escaliers pour attirer une quelconque attention. Mais seul la silhouette traînante de l'elfe noir vint leur témoigner de l'intérêt. Traînant une rapière derrière lui, le drow vint les toiser du regard. Il cracha aux pieds d'Azâama, puis s'en repartit avec un sourire narquois.
Observant l'extérieur en se contorsionnant, les aventuriers remarquèrent que le sol était plus éloigné qu'il ne l'avait été lors de leur exploration – et que la barrière de brume était toujours là, encerclant la région.

Enfin, le soir même, la jeune Dyzti se présenta à eux, leur demandant pourquoi ils avaient fait un tel rafut un peu plus tôt ! Tandis qu'ils la pressaient de questions, la jeune fille leur avoua qu'elle les avait soignés depuis plusieurs jours. Mais qu'Almirior les conservait pour ses propres jeux – en effet, il avait pour habitude de torturer des gens du village, ou de les faire participer à des sortes de jeux de cirque dont peu sortaient indemnes. Elle pouvait les faire sortir la nuit même, mais ils devaient être discrets. Soit.

La nuit venue, tandis qu'Almirior et ses sbires erraient dans le village à la recherche de leur prochaine victime, Dyzti vint libérer les aventuriers. Au rez-de-chaussée, elle leur rendit leurs affaires et les poussa vers l'extérieur avec pour recommandation de FUIR ces lieux maudits. Elle-même n'avait pas vraiment d'intérêt de partir car elle était en sécurité auprès de son geôlier, qui semblait l'apprécier tout particulièrement, sans qu'elle ne sache véritablement pourquoi.

Laissant ce mystère derrière eux, Azâama, Azaiiel et Cordül s'enfuirent dans la forêt, où ils se trouvèrent une petite cachette sous une grosse racine où ils dormirent pleinement. Le lendemain, ils furent réveillés par un vacarne provenant du manoir – il était évident que leur départ avait été découvert. Alors ils prirent la fuite, s'enfonçant plus encore dans la forêt. Ils arrivèrent à une petite clairière dans laquelle ils remarquèrent un groupe d'individus aux couleurs bariolées, dont les efforts pour dégager leur carriole embourbée se soldaient par des échecs successifs. Lorsqu'ils approchèrent pour leur proposer leur aide, les hommes leur demandèrent sèchement de dégager les lieux – mais une jeune fille qui semblait faire figure d'autorité les fit taire et implora les aventuriers de les aider ; en échange, elle les aiderait à quitter les terres de RAVENLOFT. Elle se nommait Dulcimae, et ses frères Sergeï, Marius, Antonio, Enrico et Dominique. Intrigués, les trois héros demandèrent à en savoir plus, et Dulcimae leur raconta que ce monde dans lequel ils se trouvaient était un concentré de brumes maléfiques flottant dans le vide. Et parfois, ces brumes se rendaient sur le monde extérieur pour enlever des gens, et parfois des régions entières. Ainsi flottaient dans le vide des poches de terre, dont celle sur laquelle ils se trouvaient faisait partie désormais.

Ils avaient quitté les Royaumes Oubliés depuis plusieurs jours déjà, mais ne s'en étaient même pas rendus compte !

Dulcimae leur raconta aussi qu'il était extrêmement difficile de quitter ce monde – mais elle avait ce pouvoir. Après que tous eurent participé à redresser la carriole, les gitans Vistani prirent la direction de la brume, bientôt suivis par les trois héros. Après une traversée étrange, ils débouchèrent sur un désert brûlant avec un soleil aveuglant ; les gitans s'énervèrent contre leur jeune sœur, prétextant qu'ils n'étaient pas sensés arriver là. Dulcimae elle-même était très surprise. Très vite, Cordül sombra dans l'inconscience, écrasé par la chaleur dans son armure de métal, bientôt suivi par Aazaiiel. Ils furent tous deux installés dans la carriole avant de prendre la route vers un petit village aperçus au loin.

Ils arrivèrent alors à Muhar, un petit village habité par toute une communauté d'hommes et de femmes habillés de longues toges blanches, dont la peau était sombre et le visage marqué par la chaleur. Arrivés à une source d'eau claire, Cordül et Azaiiel furent réanimés, tandis que la maîtresse des lieux, une jeune femme nommée Isu Rehkotep prêtresse d'Osiris, les accueillait avec bienveillance.
Après que tous furent installés dans une petite grange, et après qu'ils eurent repris des forces, les aventuriers eurent une petite entrevue avec la prêtresse, qui leur apprit que personne n'avait pu quitter cette région du désert depuis plusieurs générations. En effet, un mur de chaleur empêchait quiconque de quitter les lieux. En outre, les seuls lieux notables de ce domaine (ainsi que l'appelait Dulcimae) étaient ce village, ainsi que les falaises à quelques kilomètres de là, où se trouvait le tombeau d'Ankhtepot, un pharaon de jadis qui s'était fort mal comporté vis-à-vis des dieux, et qui avait été maudit par Ra. C'est à cette époque que les Murs de Ra se dressèrent autour de la région d'HAR'AKIR, empêchant quiconque de s'aventurer au-delà.
Par conséquent, personne n'avait pu quitter la région. Mais de nouveaux arrivants se présentaient fréquemment à Muhar, comme attirés là par on ne sait quoi. Bien entendu, les trois héros refusèrent l'éventualité de finir leur vie dans ce désert et cette chaleur étouffante. Il était indispensable qu'ils trouvent le moyen de franchir cette barrière de chaleur.

Après la tombée de la nuit, tandis que les trois aventuriers s'installaient dans leur abri temporaire, ils entendirent des cris s'élever hors du village. Se précipitant dehors, ils virent les Vistani, dans leur campement, aux prises avec des individus. S'armant de leur courage, tous trois se précipitèrent pour les aider, et constatèrent que les individus en question étaient des zombies à l'aspect particulièrement effrayant – si effrayant même qu'Azâama se figea sur place. Puis, lâchant ses armes, elle fit demi-tour et s'en retoura au village. Azaiiel et Cordül, quant à eux, se jetèrent dans la mêlée, tuant quelques morts-vivants dans le combat. Il faut noter aussi que la silhouette imposante mais décharnée d'une momie se découpait sur une dune lointaine, qui observa toute la scène.
Hélas, lorsque le combat prit fin et que le dernier mort-vivant fut détruit, il fut vite découvert que l'un des frères – Dominique – avait disparu, sans doute emporté dans le désert par les monstres. Bien sûr, les gitans en conçurent une grande tristesse. Au fond le leur cœur, ils savaient que leur frêre avait été tué. Une cérémonie fut prévue pour le lendemain au soir.

A midi le jour suivant, Dulcimae convoqua les héros dans sa roulotte pour leur tirer les cartes. Au cours d'une séance étrange de divination, elle leur apprit qu'ils ne pourraient trouver le roi qu'à la cinquième nuit. Elle vit le symbole de la destruction et du pouvoir, ainsi que de la loyauté trahie. Sceptiques, ils prirent note sans trop savoir quoi en faire. Bien qu'il paraissait de plus en plus évident que le maître de tout ceci devait être l'ancien Pharaon, qui ne devait pas être aussi mort qu'il voulait bien le faire croire.

Ainsi, dans la soirée, ils organisèrent leur départ pour le mausolée, s'attachant les services de Hassan Basras, un intriguant débrouillard, et d'Abu Ratep, un jeune enfant énergique. Mais avant de partir, ils se rendirent auprès de la roulotte des Vistani pour participer au rituel funèbre.
Mais comme de bien entendu, la séance ne pouvait se dérouler normalement. En plein milieu de la cérémonie, la silhouette de la veille était réapparue, et soudain, un océan de mains décharnées surgit du sol pour agriper les vêtements et griffes les jambes, tandis qu'une petite armée de morts-vivants surgit pour s'attaquer aux Vistanis – ils semblaient s'intéresser tout particulièrement à Dulcimae qui ne put se défendre. Un mort-vivant ayant les traits de son propre frère disparu la souleva de terre et l'emmena dans le désert avec lui, tandis que les 4 autres gitans se défendaient tant bien que mal... et disparaissaient l'un après l'autre. Lorsque les héros vinrent à bout du dernier zombie, tous les gitans avaient disparus, emportés dans le désert ou avalés par le sable...

Après s'être remis du combat violent qui les avait opposé aux zombis du désert, et qui avait vu la disparition de tous les gitans, les aventuriers rentrèrent au village pour retrouver le guide Hassan et le jeune Abu qui les y attendaient. Décidés à retrouver Dulcimae qui avait été manifestement enlevée par la momie, ils entreprirent la route vers le tombeau sans attendre.

Mais après avoir marché plusieurs heures durant dans le sable du désert, ils virent une fumerolle blanchâtre flotter à quelque distance d'eux. S'approchant, ils virent qu'il s'agissait d'une forme humaine : c'était Dulcimae ! Du moins son fantôme ! Ainsi elle était donc déjà morte ? Mais que lui était-il arrivé, et qui lui avait fait cela ?
Mettant ces questions de côté, ils la suivirent, revenant au village de Muhar sous le couvert de la nuit. Là, Dulcimae les mena jusqu'au grand temple d'Isu, dans lequel ils trouvèrent le moyen d'entrer malgré l'entrée bloquée.
Là, ils découvrirent avec horreur la jeune et belle prêtresse d'Osiris en transe devant un autel recouvert de sang – elle avait manifestement effectué un sacrifice particulièrement odieux, dont les restes gisaient encore devant elle. Lorsqu'elle vit que les aventuriers étaient entrés, elle les attaqua aussitôt, sans même essayer de se justifier. Ils avaient découvert son secret, et ne pouvaient donc survivre à cela. Utilisant sa puissance divine, elle les attaqua violemment, mais Azäama et Cordül finirent par la massacrer sans merci. Ensuite, fouillant le temple, ils découvrirent là où allait sa véritable dévotion : loin d'être la sage et aimante prêtresse d'Osiris, elle avait en réalité voué sa foi à Seth, le dieu de la mort, auquel elle vouait manifestement des sacrifices humains.

Après avoir fait cette macabre découverte, ils quittèrent Muhar sans attendre, et retournèrent dans les collines. Ce qui advint après lorsque les villageois découvriraient le corps d'Isu, ils ne le surent pas car ils n'attendirent pas de le découvrir. Ils devaient atteindre le tombeau d'Ankhtepot avant la 5ème nuit à tout prix !

Ils marchèrent dans le désert avec force et énergie, suivis de près par Hassan et Abu qui portaient les victuailles. Grâce à Hassan, ils disposaient d'eau et d'une tente sous laquelle ils dormaient le jour, tandis qu'ils marchaient la nuit. Mais la nuit, ils devaient repousser des hordes de zombis décidés à les empêcher d'avancer. Lorsque la 5ème nuit survint, ils furent même attaqués par le cadavre momifié de Dulcimae, ainsi même que par une puissante momie qui tua Hassan avant de s'enfuir. Durant cet ultime affrontement, Azäama tomba au combat, et Cordül mit un certain temps à prendre une décision seul, comprenant qu'il tenait les rênes désormais. Mais avant tout, il reprit le sac de provisions – découvrant par là-même qu'Abu avait lui-même disparu, probablement attiré dans le sable par les morts-vivants – avant d'attraper Azäama par un pied pour la traîner sur le reste du trajet. Elle n'était peut-être pas morte, alors peut-être que s'il la laissait se reposer dans un coin abrité, elle finirait par se réveiller d'elle-même...

C'est ainsi que l'orque termina le trajet tout seul, se rendant dans la Vallée-Où-Repose-le-Pharaon. L'édifice était impressionnant, décomptant une quantité phénoménale de colonnes décorées selon l'arrogance et l'ego de feu son occupant. Grâce à la lune qui l'éclairait directement, Cordül découvrit l'entrée du tombeau, dans lequel il s'engagea, espérant trouver un lieu discret où se reposer un peu avant d'entamer l’exploration...

Après avoir laissé dormir Azâama pendant près de 24 heures dans ce couloir sombre et empli d'un silence assourdissant, Cordül décida de s'y engager pour y jeter un œil. La barbare avait fini par reprendre conscience, et bien que son état de santé n'était pas des plus réjouissants, ils n'avaient guère le choix que d'avancer – surtout que l'entrée du caveau s'était miraculeusement refermée dès le lever du jour...

Ils commencèrent alors à explorer le tombeau du Pharaon Ankhtepot, qui s'avéra être un véritable monument à son ego manifestement sans limite – pour exemple cette statue gigantesque le représentant en costume de cérémonie et assis sur un trône immense, qui semblait poser les yeux sur les deux intrus chaque fois qu'ils passaient devant. En explorant cet endroit désert et froid – contrastant avec la chaleur du désert dehors – ils découvrirent des salles funéraires contenant les restes manifestement de ses enfants, de son épouse, de ses serviteurs, de prêtres, de lieutenants, de gardes, etc. Le Pharaon s'était fait inhumer avec tout son entourage !

En découvrant des salles funéraires riches et très décorées, les deux explorateurs durent affronter une momies – il devait s'agir d'un des enfants d'Ankhtepot – qui les blessa cruellement. Mais au cours du combat, ils découvrirent que ces puissants morts-vivants étaient vulnérables au feu, et parvinrent à en venir à bout par ce biais. Hélas, l'état de santé d'Azâama était préoccupant. Chaque combat qu'elle menait, elle se changeait en guerrière berserker, ce qui n'était pas toujours pratique sans la présence de la guérisseuse Azaiiel à proximité (qui était restée à Muhar pour aider les villageois)... A l'issue de l'affrontement, Cordül se retrouva bloqué, seul dans l'obscurité, à prendre soin de sa compagne d'infortune pour la remettre sur pieds.

Au bout de quelques jours à alterner exploration et repos, ils tombèrent sur une momie qui semblait différente de la première : celle-ci dégageait une puissante aura maléfique et n'avait pas un regard vide et sans vie, et son aspect décharné eut raison du courage des deux explorateurs, qui s'enfuirent en hurlant jusque dans des salles funéraires qu'ils avaient déjà explorées auparavant. Mais la momie les suivit. Cependant, arrivée à la première salle, elle eut une réaction à laquelle Cordül et Azâama ne s'attendaient pas : la créature remarqua le corps d'une autre momie à ses pieds, le premier mort-vivant détruit par les explorateurs quelques temps plus tôt. Étonnamment, le monstre étudia le corps avec attention. Les deux explorateurs, qui l'observaient depuis un couloir voisin, eurent l'impression de voir un vague sourire s'esquisser sur sa face décharnée, avant de le voir tourner les talons, et disparaître dans l'obscurité. Mais qui était donc ce monstre ? S'agissait-il de celui qu'ils avaient vu de loin dans les dunes ces derniers jours ? Était-ce le Pharaon lui-même sorti de son sarcophage pour tourmenter les vivants ? Dans ce cas, pourquoi une telle réaction ?

En poursuivant leur exploration, ils découvrirent un passage secret menant à une nouvelle salle, gardée par deux momies. A nouveau, les guerriers durent tout mettre en œuvre pour les détruire. Et au-delà, ils pénétrèrent dans une grande chambre funéraire ornée en son centre d'une barge. Probablement cela avait-il un rapport avec les croyances locales sur l'après-vie. Toujours est-il qu'en essayant de manipuler le gong présent sur la barge, Cordül et Azâama réalisèrent qu'il n'émettait aucun son... jusqu'à ce qu'ils tentent de le frapper avec un Ankh découvert au cours de leur exploration. Et là, le gong émit un son si puissant que les murs en tremblèrent ! Frappés au cœur, les deux guerriers cherchèrent à s'enfuir de là, avant de constater qu'une nouvelle momie – recouverte d'ornement dignes d'un Pharaon des temps jadis – venait de se lever au fond de la salle, manifestement réveillée par l'action des aventuriers. Voulant fuir, ils tombèrent nez-à-nez avec l'autre momie ! Mais aucune des deux créatures ne prêta attention aux aventuriers, chacun préférant se jeter avec violence sur l'autre ; un combat de titan commença alors, d'une violence telle que les murs se fissuraient alentours ! Terrifiés, Azâama et Cordül retournèrent dans la salle principale où les attendait le fantôme de Dulcimae. Celle-ci leur révéla un passage secret dans un mur, qui menait à un escalier dans lequel ils s'engagèrent sans tarder, tandis que le caveau, autour d'eux, se fracturait encore sous les coups des deux morts-vivants.

Enfin, dans une petite salle située tout en haut d'une interminable volée de marches, Cordül trouva un mécanisme sur le modeste sarcophage déjà vandalisé, qui déclencha l'ouverture d'une trappe dans le toit... qui mena directement au désert !

Ainsi les deux aventuriers purent quitter le tombeau tandis que les deux monstres menaient un combat de titan dont les chocs se répercutaient jusque dans les dunes. Mais alors la silhouette bleuté de Dulcimae réapparut, les entraînant dans les dunes lointaines. Sans trop savoir pourquoi ils allaient dans cette direction plutôt que de retourner vers Muhar, ils finirent par arriver en vue d'une barrière scintillante à peine visible, qu'ils traversèrent facilement... et soudain, les brumes grisâtres de Ravenloft se levèrent autour d'eux, les engloutissant pour les emmener loin d'Har'Akir. Dulcimae les regarda quitter le domaine avant de s'évaporer enfin, ayant accompli sa dernière mission...

Arrivée à Eauprofonde depuis quelques mois (voir 'Le Voleur de Mémoire'), Héraliel avait plus ou moins survécu en sautant de petit boulot en petit boulot, logeant un peu n'importe où selon ses rentrées d'argent du moment et les quartiers dans lesquels elle trouvait du travail. Dans tous les cas, la situation n'était pas rose et elle ignorait encore comment sortir de là...

Dans la lointaine contrée du Cormyr, le saurial Temgesic avait finalement quitté Norlannan, l'elfe arrogant qui parvenait toujours à se mettre tout le monde à dos tant son attitude odieuse était insupportable. D'un comportement bien plus tempéré, le saurial cornu avait préféré poursuivre sa route seul, son but n'étant pas de se battre contre tout un chacun pour un simple mot déplacé. Or, petit à petit il entendit parler de la vaste cité d'Eauprofonde, une métropole portuaire et commerciale où tout pouvait arriver, et où tout arrivait. De plus en plus intéressé à mesure qu'il en entendait parler, le magicien finit par prendre la décision de s'y rendre, afin de voir si elle était digne de sa réputation.
Et le voyage fut bien plus long que prévu ! En effet, il passa des semaines, voire des mois, à arpenter cette interminable route commerciale qui reliait le Cormyr à la Côte des Épées. Et enfin, il la vit, la vaste cité grouillante d'activité.
Il y entra en date du 12 Mirtul 1396CV, se frayant un passage entre les habitants du Quartier Sud, et visitant les environs – et par là même, découvrant la mer, qu'il n'avait encore jamais vu.

Plus tard dans la nuit, les deux protagonistes se rencontrèrent par hasard à la Pension de Mme Garah, alors que tous deux cherchaient un lieu où dormir – la difficulté étant surtout de trouver une chambre assez grande pour y loger un saurial de 3m de haut pour 400kg.

Ceci fait, ils se rendirent tous les deux dans une taverne du coin, le Golem de Bière, où ils firent connaissance de quelques habitués : Abelard, Gros Louis et Le Poête. Ceux-ci leur apprirent certaines des rumeurs du moment, la plus marquante étant celle d'un meurtrier en série qui avait déjà tué 3 personnes ces derniers jours, leur plantant systématiquement 5 couteaux dans la poitrine et leur coupant les mains ; en outre, la mort d'une des victimes, un certain Victorio, avait été étouffée par les Veilleurs. Ils abordèrent aussi l'exposition des pierres précieuses d'une comtesse, la recrudescence des cambriolages, l'arrivée récente d'un cirque en ville, ainsi même que la présence d'une mine à l'extérieur de la ville, exploitée par un magicien et son armée de morts-vivants.

Ces nombreuses histoires plein la tête, les deux aventuriers de passage s'en retournèrent à la Pension de Mme Garah.

Quelle ne fut pas la surprise d'Héraliel le lendemain matin, lorsqu'elle fut réveillée par le fils de la propriétaire, qui lui annonça l'arrivée d'une patrouille de Veilleurs – ils demandaient à lui parler. Intriguée, elle descendit à leur rencontre, et ils lui apprirent qu'elle était conviée à une réunion des Guildes de la ville afin de parler d'une affaire importante dont ils aimeraient la charger. L'affaire présentait des aspects particuliers, qui nécessitaient de la confier à une personne extérieure à la municipalité. Or, Héraliel ayant dernièrement résolu une affaire avec la plus grande objectivité, c'est à elle qu'ils avaient décidé de s'adresser. Aussi, à midi, elle et son nouvel ami Temgesic se rendirent-ils au fameux repas, dans une salle publique appelée 'La Convergence', où ils furent présentés à de nombreux responsables – plusieurs chefs de Guildes, quelques Magistrats, ainsi que Rulathon, le capitaine de la Veille.
On leur exposa les faits :
-> dans la nuit du 5 Mirtul, un dénommé Lakan, criminel notoire des bas-quartiers, avait été tué de 5 couteaux plantés dans la poitrine, et ses mains retirées. Son corps avait été retrouvé dans la rue par son propre gang.
-> Trois jours plus tard, dans la nuit du 8 Mirtul, c'est un couple qui avait été retrouvé dans le même état ; Ludmilla, maquerelle de l'institut Les Yeux d'Arain, et son client du moment, Victorio Trobar, un membre important de la Guilde des Joalliers. Les deux corps avaient été retrouvés par la fille de Ludmilla dans la propre chambre de sa mère.
-> Depuis, à nouveau trois jours plus tard, un nouveau corps avait été retrouvé, celui de Durek, un prêteur-sur-gage des bas-quartiers, qui avait été tué dans la nuit du 11 Mirtul dernier. Même mode opératoire, 5 couteaux dans la poitrine et les mains retirées.

En outre, il sembla que certains aspects de l'affaire aient été étouffés par les services internes des Veilleurs pour une raison que le capitaine lui-même ignorait.
On leur promit une récompense de 500 pièces d'or chacun s'ils parvenaient à mettre fin à ces meurtres.

Dès lors, les deux aventuriers de fortune se mirent en quête de réponses. L'examen des corps leur apprit que les couteaux étaient tous fabriqués par la même forge, et toujours disposés à la façon d'un pentagone dans la poitrine. En outre, les mains étaient toujours tranchées de façon brutale et directe.
En étudiant les différents lieux des crimes, ils constatèrent systématiquement qu'il n'y avait aucune trace d'effraction. Tautmilla, la fille de Ludmilla leur apprit que Victorio avait fait des révélations à sa mère, mais elle n'en connaissait pas la nature. Néanmoins, en fouillant la chambre de Ludmilla, ils découvrirent son journal intime, qui se terminait justement sur la révélation de Victorio : « Une série d'assassinats va bientôt secouer la ville, commanditée par la haute noblesse, afin d'éliminer le propriétaire du Petit Progrès. Ses inventions dérangent. ». Il n'y avait rien de plus.

Le lendemain, le 14 Mirtul, ils visitèrent la boutique de Durek, le prêteur-sur-gage des bas-quartiers. Ainsi qu'en témoignèrent les traces de sang, il avait bien été tué dans sa maison, juste au-dessus de sa boutique. Mais son corps avait été traîné dehors, sans doute comme une sorte d'avertissement. Mais pourquoi lui seul avait-il été sorti ? Aucun des autres corps n'avait été déplacé ! Néanmoins, un badaud leur apprit que l'homme était un arnaqueur de première, et qu'il pratiquait des tarifs extrêmes. Sans compter qu'il faisait parfois appel à Lakan et son gang pour s'attaquer à certains clients...
Dans la même journée, ils rendirent visite à la bijouterie de Victorio, mais leurs investigations ne donnèrent rien. Les fouilles furent vaines, de même que les questions aux domestiques. Tout ce qu'ils purent apprendre, c'est que Victorio avait perdu sa femme quelques années plus tôt dans un bête accident de chariot, et qu'il avait depuis lors perdu goût à la vie. Il se rendait néanmoins une fois par semaine au bordel des Yeux d’Airain pour y rencontrer Ludmilla.
Enfin, dans l'après-midi, ils se rendirent à l'atelier du Petit Progrès, tenu par Joan, un inventeur excentrique dont les inventions mécaniques allaient dans un peu toutes les directions – sauf les armes apparemment. Mais il ne leur apprit rien d'utile, si ce n'est que les travaux de son atelier avaient été financés par un mécène dont il tut le nom à tout prix.

Le jour suivant, le 15 Mirtul, la garnison de Veilleurs située juste derrière leur pension leur apprit qu'un nouveau meurtre avait eu lieu dans la nuit : celui de Jaufré de Miraval, un jeune noble héritier d'une famille bien en vue. Ils s'y rendirent aussitôt, pour découvrir cette fois-ci des traces d'effraction, et le vol de nombreux bijoux sur les lieux. Cela ne cadrait pas avec le mode opératoire habituel, aucun vol ni aucune effraction n'ayant jamais eu lieu jusqu'à présent. Néanmoins, interrogeant la femme de Jaufré comme Tautmilla, ils découvrirent que Jaufré n'avait jamais consommé son mariage, préférant la compagnie de jeunes garçons, ayant même été jusqu'à monter un réseau de prostitution infantile. Or, Ludmilla ayant découvert son sale petit secret, le faisait chanter.

Peu à peu, les deux enquêteurs avaient fini par mettre le doigt sur quelques détails notables : Lakan était un criminel notoire, chef d'un gang qui extorquait de l'argent dans les boutiques de son quartier. Jaufré dirigeait un trafic de prostitution infantile, et Ludmilla le faisait chanter. Quant à Durek, il n'hésitait pas à faire appel au gang de Lakan pour faire maltraiter des clients récalcitrants. Chacun d'entre eux était une ordure, d'une façon ou d'une autre.
En outre, ils semblaient tous connectés : Lakan était parfois engagé par Durek, Durek fréquentait le bordel de Ludmilla, et Ludmilla faisait chanter Jaufré. Sans compter que Victorio avait fait de troublantes révélations à Ludmilla au sujet de la mort prochaine d'un inventeur. Or, si Victorio semblait ne rien avoir à se reprocher – a priori - Joan l'inventeur n'avait, quant à lui, rien à voir avec l'affaire.

Au vu de l'évolution actuelle des choses, Héraliel et Temgesic convinrent que l'affaire était plus complexe qu'elle n'y paraissait au premier abord...

Au soir du 15 Mirtul, Héraliel et Temgésic s'étaient retrouvés à l'auberge du Golem de Bière pour ré-étudier l'affaire dans ses moindre détails. En effet, si Héraliel parvenait à se faire une image d'ensemble de la question, son compagnon reptilien ne pouvait s'empêcher de souffrir intérieurement. Il ne comprenait plus rien, même s'il avait eu quelques idées pour confondre certains suspects (se présenter chez Joan sous l'apparence de la dernière victime afin d'étudier sa réaction aurait pu être intéressant... s'il avait possédé ce pouvoir). Au comptoir, Abélard, Gros Louis et Le Poète continuaient de disserter sur les dernières nouvelles du quartier.

Le lendemain matin, les deux aventuriers avaient chacun une idée sur la façon de poursuivre : elle souhaitait aller jeter un œil au cirque, tandis que lui était fort désireux de revoir Joan pour connaître sa réaction quant à la mort de Jaufré de Miraval. Finalement, ils se décidèrent pour aller confondre l'inventeur avant tout. Mais celui-ci fut très surpris et peiné d'apprendre ce décès. En effet, Jaufré lui achetait souvent des petites boites à musique qu'il offrait à des amis. Manifestement elles avaient un certain succès car le noble revenait souvent lui en acheter de nouvelles – mais les deux investigateurs comprirent rapidement que le noble les utilisait en réalité pour attirer de jeunes enfants. En outre, ils réalisèrent à quel point Joan était investi par la passion qu'il vouait à ses inventions ; il était évident qu'il n'avait rien à voir avec les meurtres. Néanmoins, la menace sur sa tête planait toujours, aussi poursuivirent-ils leurs recherches dans une autre direction.

Rejoignant le Quartier Maritime, ils atteignirent la vaste Place du Marché où le cirque avait pris pension pour quelques jours. Autour du grand chapiteau, ils virent quelques animaux étranges venus sans doute de contrées lointaines, enfermés dans des cages de tailles diverses, dont par exemple de gros chevaux tout gris avec la queue au milieu du visage. Dans le chapiteau, ils s'intéressèrent tout de suite aux lanceurs de couteaux (rapport au meurtre lui-même), dont Calen était probablement le membre le plus expérimenté – il leur expliqua que pour effectuer du lancer de couteaux, il fallait des objets de bonne facture et bien équilibrés. Les couteaux qu'ils lui montrèrent n'avaient rien à voir avec le matériel qu'il utilisait lui-même, n'étant même pas de bonne qualité. Au cours de la conversation, il finit par comprendre qu'ils n'étaient pas venus pour le voir parler de ses tours, mais qu'ils enquêtaient sur les meurtres, et qu'ils le soupçonnaient. Alors il leur avoua que ses compagnons et lui pratiquaient parfois quelques cambriolages dans les maisons riches de la ville – des cambriolages, mais pas des meurtres. Or, quelques jours plus tôt, ils avaient 'visité' une chambre dont l'occupant avait été tué et mutilé à peine quelques instants plus tôt ! Effrayés à l'idée d'être accusés d'assassinat, ils avaient repéré l'assassin fuyant la maison, et l'avaient suivis jusqu'à une auberge située un peu plus au nord...

Dans l'après-midi qui suivit cette entrevue plus instructive que jamais, ils se rendirent aussitôt à l'Auberge de Dacer où, du moins l'espéraient-ils, logeait l'assassin. Une rapide enquête auprès du personnel leur apprit que 4 pensionnaires fréquentaient les chambres depuis quelques jours : Norval le commerçant demi-homme, Lideric le voyageur nain, la vieille et insupportable Azalaïs, et Elcidore la jeune artiste timide. Lors, après avoir menacé le patron de le rajouter sur la liste des suspects, ils purent visiter les étages, et rencontrer les pensionnaires présents. Avant tout, le demi-homme fut très sympathique, et répondit à toutes leurs questions. Le nain était absent, tandis que la vieille Azalaïs était malade et devait garder le lit. Elcidore, quant à elle, était une artiste abstraite qui profitait pour sa haine de la richesse pour créer des toiles où régnait la violence, tant dans ses choix de couleurs que dans ses lignes droites et brisées.

Toute la journée du 16 passa, ainsi que la nuit sans qu'ils ne puissent voir entrer personne qui ne corresponde à la description de l'assassin. Ensuite, c'est la journée du 17 Mirtul qui commença, tandis qu'Héraliel et Temgésic fatiguaient de leur longue attente. Mais d'après leurs calculs, si l'assassin ne venait dans cette auberge que les soirs des meurtres, il leur faudrait encore attendre cette même nuit. Toutefois, dans la journée, ils demandèrent à rencontrer la vieille – une insupportable rombière d'après le personnel. Contre sa volonté, un jeune serviteur vint leur ouvrir la porte de sa chambre... pour dévoiler une galerie d'armes et de matériel en tous genre. La vieille n'était pas là, mais ils trouvèrent toute une collections de couteaux identiques à ceux utilisés au cours des meurtres : bingo ! Restait à attraper l'assassin. La journée passa, longue et interminable, jusqu'au soir, où tandis qu'elle patrouillait dans la rue, à la lumière des lanternes, Héraliel remarqua une silhouette s'approcher de l'auberge, et commencer à escalader la façade. Aussitôt, elle se précipita à l'étage pour prévenir son compagnon saurial, et tous deux de débouler dans la chambre d'Azalaïs pour se retrouver nez-à-nez... avec Abélard, l'un des trois gros de la taverne du Golem de Bière ! ('Dame Azalaïs' était de toute évidence un simple déguisement). Un rapide combat s'engagea au cours duquel Abélard se jeta par la fenêtre suivi par Temgésic, jusqu'à ce qu'Héraliel parvienne à immobiliser l'assassin par la seule force de son esprit.
Après l'avoir attaché dans sa chambre, ils alternèrent les questions et les coups de poings du saurial. Et si l'assassin était réticent à parler au début, les 400kg du saurial cornu finirent par venir à bout de sa volonté. Il expliqua que deux chefs de Guilde, Halavir des Cartographes et Hawkun des Forgerons, l'avaient payé pour organiser une série de meurtres dont l'aspect rituel, l'espéraient-ils, dissimuleraient certains aspects de la mort programmée de Joan l'inventeur.
Abélard enfermé à la garnison, les deux aventuriers rentrèrent à la pension de Mme Garah.

Cependant, l'affaire prit un étrange tournant le lendemain matin, lorsqu'un sergent de ladite garnison vint les voir pour les féliciter, l'affaire était résolue, ils pouvaient toucher leur récompense. Étonnés, ils rétorquèrent que les commanditaires n'étaient pas encore connus ni aux arrêts, mais le sergent leur répondit qu'il n'y pouvait rien, les ordres venaient d'en haut. Puis, officieusement, il leur conseilla de poursuivre l'enquête, mais qu'ils ne pourraient plus compter sur l'appui des Veilleurs à présent.

Alors dans la journée, ils rendirent une petite visite à Hawkun, le chef de la Guilde des Forgerons, pour lui proférer quelques menaces qu'il prit en rigolant ; jusqu'à ce que Temgésic invoque sur lui un sort de Hantise. Cela lui provoqua une telle frayeur qu'il lâcha aussitôt le nom 'Eltorchul'. En effet, l'ordre venait d'une famille noble, ce qui expliquait sans doute pourquoi les Veilleurs avaient reçu l'ordre de stopper l'enquête.
Sans attendre plus longtemps, les deux aventuriers s'enfoncèrent dans le Quartier Maritime, marchant d'un pas décidé entre les hautes maisons riches, jusqu'au palace de la famille Eltorchul. Là, accompagné par quelques gardes, ils furent reçus par le Seigneur Thesp Eltorchul qu'ils accusèrent de toute l'affaire en lui donnant quasiment tous les détails – mais ledit seigneur ne comprit pas un mot de tout cela. Néanmoins, il lui parut évident que quelqu'un de sa propre famille avait organisé ces meurtres, et il promit de s'en occuper lui-même. En échange de leur silence (pour protéger le nom des Eltorchul), Thesp leur offrit 5000 pièces d'or chacun, qu'ils acceptèrent en se frottant les mains.

Néanmoins, sur le chemin du retour, Héraliel fit part à son compagnon de son sentiment de frustration : le commanditaire restait dans l'ombre, caché par sa fortune. Toute cette affaire « puait », selon ses propres mots. Sans compter que pour finir, ils n'avaient même pas eu le fin mot de l'histoire...

A suivre ?...

Lorsqu'ils sortirent de la brume, l'orque et la barbare se retrouvèrent dans une forêt, au petit matin. Surpris par ce changement de décor radical, ils décidèrent de se trouver une cache où dormir quelques heures afin de se remettre – au moins un peu – de leur aventure dans le désert. Car outre le fait d'avoir perdu Azaiiel, ils avaient été durement malmenés par leur combat contre les momies, qui les avait laissé en sale état.
Après avoir somnolé quelques heures, ils furent réveillés par des mouvements dans le feuillage, accompagné de grognements. Puis ils se retrouvèrent nez-à-truffe avec deux énormes molosses, peut-être des loups, au pelage hirsute et au regard agressif. Dégainant leurs armes, ils se défendirent au mieux, et parvinrent à tuer les deux bêtes.
Ils prirent quelques trophées sur les cadavres, et quittèrent les lieux pour s'éloigner du mur de brume, espérant trouver un endroit civilisé quelque part. Ils ne tardèrent pas à trouver la petite ville de Harmonie, habitée par des gens aux étranges tenues, dont ils mirent quelques temps pour comprendre le langage, certes proche du commun commercial utilisé en Fêerune, mais parlé avec un tel accent que l'échange était parfois difficile.
En déambulant dans la ville, les deux sauvages ne purent ignorer le regard pesant des autochtones qui leur faisait bien comprendre à quel point ils étaient indésirables.
Harmonie était une petite ville très musicale. Tout le monde ici chantait ou pratiquait un quelconque instrument. Les meilleurs bardes et troubadours jouaient devant un public dans un amphithéâtre creusé à même la falaise attenante à la ville, et dont l’acoustique était telle que toute représentation qui y était donnée se répercutait dans toute la ville.

Après avoir pris une pause dans un pub, les deux sauvages prirent chambre dans un hôtel un peu plus haut dans « la boucle », la rue principale de Harmonie, où ils profitèrent d'un repos intégral d'une semaine, période au cours de laquelle leurs activités réduites leur permirent néanmoins d'en apprendre un peu plus sur leur refuge. Harmonie était une petite ville d'une contrée appelée le Kartakass. Les gens d'ici avaient une forte culture musicale au point que leur bourgmestre s'appelait 'le Meistersinger'. Mieux encore, ils avaient une école de musique située juste en face de l'amphithéâtre et qui, d'après les dires, produisaient les meilleurs artistes de la contrée.
Cependant, tout n'était pas aussi beau qu'il le paraissait. Car si le jour voyait une ambiance chaleureuse et chantante, la nuit semblait pousser les gens à s'enfermer chez eux, et laisser la garde patrouiller. En outre, les murs fortifiés qui entouraient la ville, ainsi que les tours de guets – sans même compter la catapulte qui surplombait la ville depuis les hauteurs de la falaise – donnait à cet endroit une ambiance oppressante, comme si un danger menaçait sans que l'on sache réellement de quoi il s'agissait.
Lorsqu'ils interrogèrent le tenancier de leur hôtel – puis Zhone Clieous, le Meistersinger lui-même, dans son hôtel fortifié – les deux aventuriers crurent comprendre à demi-mot que des loups vivaient hors de la ville, et qu'ils représentaient un danger considérable pour le bétail. Néanmoins, bien que nul n'osa leur en parler véritablement, il leur sembla évident que les loups n'étaient pas le seul danger. Du moins... pas tout à fait. Les deux aventuriers eurent des doutes quant à une histoire de garous lorsqu'ils pensèrent à un détail : les gens chantaient le jour et disparaissaient la nuit... Harmonie serait-elle une ville peuplée de garous ? Mais il s'avéra vite que non, les paysans se cachaient dans leurs maisons avec leur bétail afin de les protéger des menaces extérieures, que l'on entendait effectivement hurler à la lune, la nuit venue.

Au bout d'une semaine de repos intensif, Cordül et Azâama décidèrent de quitter les lieux car il n'y avait rien pour eux ici, si ce n'est la suspicion permanente des habitants et les patrouilles qui les gardaient à l’œil dès que l'occasion se présentait. Alors ils rassemblèrent leurs affaires et quittèrent leur hôtel en direction de la sortie nord de Harmonie.
Mais en cours de route, ils tombèrent soudain sur un vieil homme affolé qui leur demanda leur aide avec frénésie avant même de voir qu'ils n'étaient pas du coin. Kharus le geôlier était responsable de la prison de Harmonie, et apparemment un de ses pensionnaires s'était libéré de sa cellule. « C'est un dur » ne cessait-il de répéter tout en essuyant le sang qui maculait son front. Acceptant de l'aider, l'orque et la barbare le suivirent dans la prison, où il leur expliqua qu'ils devraient passer par le couloir des cellules, qui est bloqué par de nombreuses herses. Il leur adjoint deux gardiens de prison pour les aider, Devon et Bakki, tandis que lui-même se rendrait dans une autre pièce pour manœuvrer les herses.
Ainsi fut fait. Cordûl et Azâama suivirent Devon et Bakki dans le couloir des cellules, tandis que Kharus ouvrait les herses l'une après l'autre – refermant systématiquement la précédente derrière eux dans le même mouvement – pour leur permettre le passage. Lorsqu'ils arrivèrent à la dernière section du couloir, ils remarquèrent que l'une des portes avait été arrachée et ses barreaux tordus, tandis que les planches de bois étaient lacérées par de profondes entailles faisant penser à des griffes. Et à peine furent-ils à l'intérieur de la dernière section qu'une créature velue aux yeux inhumains se jeta sur eux avec toute la violence du monde.
Le combat fut bref dans cet endroit exigu, et très vite, Devon fut décapité, maculant les murs de sang. Ensuite, Bakki se fit arracher les bras avant de mourir en un râle. A ce stade, Cordûl et Azâama avaient compris que leurs propres armes étaient inefficaces contre la créature. Par contre, les épées courtes des gardiens de la prison avaient laissé des blessures sur le corps du monstre. Alors, ramassant chacun une épée courte – qu'ils supposèrent faites d'argent – ils purent l'affronter sur un pied d'égalité.
Après quelques passes, ils tuèrent le monstre qui tomba au milieu de ses victimes.

Pour finir, ils s'attendaient à ce que Kharus leur rouvre les herses pour leur rendre leur liberté, mais elles resteraient fermées. Ils l'appelèrent de toutes leurs forces pour qu'il comprenne que l’affaire était terminée...

Mais les herses restaient fermées...

Bien qu'ils tentèrent longuement de se libérer, les barreaux de la prison étaient bien trop dur à tordre. Quant aux murs, construits avec un bois épais, ils n'étaient pas équipés pour les détruire – une hache aurait été adaptée, mais pas une épée.

Deux jours se passèrent ainsi, aux cours desquels ils pansèrent leurs blessures et cherchèrent en vain une éventuelle sortie secrète, lorsqu'au cours de la deuxième nuit, ils remarquèrent un mouvement dans la ruelle au-dehors. Pour commencer, il y avait une jeune femme au visage cachée par une capuche discutant avec un homme qu'ils ne pouvaient pas voir. Ensuite, l'homme la quitta et elle s'engagea dans la ruelle... où elle fut rattrapée par un homme à la voix effrayante et accompagné par deux loups énormes. Il lui proféra de terribles menaces et la battit avec un jouet à l'aspect monstrueux. Ne pouvant supporter une telle violence, Azäama prépara son arbalète et lui décocha un carreau qui l'atteignit à l'épaule – mais contre toute attente, l'inconnu disparut aussitôt que le projectile le toucha, laissant la jeune femme seule dans la brume.
Lorsqu'elle comprit qu'il avait disparu, elle s'approcha de la prison où elle vit l'orque et la barbare : la jeune femme s'appelait Akriel, et était menacée par un homme des bois cruel et violent qui voulait la forcer à l'épouser. Las, elle-même était amoureuse du bon Docteur Dominiari, vivant dans le Gundarak. Elle savait sa situation désespérée, mais espérait encore remettre la main sur la fameuse Couronne des Soldats, un puissant artefact jadis possédé par ses ancêtres, jusqu'à ce qu'elle leur fut dérobée. Fascinée par la beauté délicate de la belle Akriel, Azäama lui promit de s'occuper de son problème si elle parvenait à les faire sortir de prison. Cordül, quant à lui, était prêt à tout pour quitter cette cellule.
Contre leur promesse de l'aider, Akriel alla alors parler à Kharus, et les grilles s'ouvrirent vers la sortie. Enfin libres, Azäama et Cordül fouillèrent la prison, mais ne trouvèrent ni le geôlier, ni la salle de contrôle des grilles...

Alors Akriel leur raconta qu'elle avait encore des recherches à effectuer avant d'être certaine de l'emplacement de la couronne. Elle leur donna alors rendez-vous 7 jours plus tard dans la Vieille Auberge Kartakaine, à Skald, où elle aurait plus d'informations.

Ainsi occupés par une nouvelle mission, les deux aventuriers de Fêérûne retournèrent à l'hôtel pour y prendre quelque repos, avant de prendre la route le lendemain.

Ils parcoururent quelques kilomètres avant de tomber sur une femme en train de sangloter sur le bord de la route : elle s'appelait Maria, et était l'épouse d'Ontash. Tous deux vivaient dans une ferme avec leurs enfants Joshua, Frantosh et Jelena. Or, depuis deux semaines, un monstre s'attaquait à eux toutes les nuits, invariablement – Ontash avait été blessé. Loups ou affilié, ils ne savaient pas de quelle nature était la menace. Toujours est-il que chaque nuit, elle faisait peser une indicible terreur sur les habitants de la ferme. Or, la nuit dernière, son fils Joshua ne supporta plus la tension permanente, et sortit dans l'obscurité avec le vieux tromblon de son père en hurlant de colère. Hélas, il y eu une détonation, suivie d'un hurlement effrayant. Puis plus rien.
Sachant qu'il leur restait plusieurs jours avant d'arriver à Skald – distant de quelques kilomètres à peine – les deux aventuriers acceptèrent d'aider Maria et sa famille. La journée se passa dans un calme agréable et le repas fut des plus somptueux. Mais la nuit venue, l'ambiance se refroidit nettement. Les arbres se firent menaçants et la lune pâle n'éclairait rien. Lorsqu'alors les créatures se présentèrent. Sûrs d'eux, les deux combattants se munirent de leurs armes et allèrent affronter la menace. En premier lieu, ils parvinrent à tuer deux énormes loups qui rôdaient autour, avant qu'un autre monstre, bien plus terrible, ne leur tombe dessus. De forme humanoïde, il était couvert de fourrure et ses griffes et crocs luisaient de façon menaçante dans l'obscurité. Le combat fut terrible et violent – Azäama reçut une horrible blessure au torse qui faillit avoir raison d'elle. Puis enfin, ils parvinrent à l'occire à l'aide de leurs lames d'argent. Lorsque le monstre tomba, il prit la forme d'un homme qu'Ontash identifia comme Jacques, un fermier voisin. Ledit fermier était donc un lycanthrope, ce qui n'expliquait pas son geste...

Ayant encore quelques jours pour se guérir avant leur rendez-vous à Skald, Cordül et Azäama décidèrent d'accepter l'invitation, et de rester un peu chez Ontash et Maria...

Après s'être reposés 4 jours dans la ferme d'Ontash et Maria – la blessure d'Azäama étant tout de même grave – ils décidèrent de reprendre la route pour Skald où les attendrait Akriel, conformément à ce qui avait été prévu. Néanmoins, dans la matinée, ils firent un crochet par la ferme de Jacques, des fois qu'il y ait quelque chose de compromettant à récupérer. Hélas, en fouillant les deux étages de sa petite propriété, ils ne découvrirent rien de spécial, si ce n'est peut-être une liste... mais ni l'orque ni la barbare ne savait lire. Cependant, ils mirent la main un peu plus loin sur une grosse boite contenant... 4 louveteaux affamés ! Évidemment, Cordül espérait pouvoir en grignoter un, mais Azäama les défendit, espérant leur sauver la vie à tous les quatre.
De retour à la ferme d'Ontash et Maria, ceux-ci les prévinrent qu'il était dangereux de s'attacher à ces animaux, et que se rendre en ville avec des louveteaux pourrait leur causer du tort. Alors la barbare du ValBise leur demanda de les lui garder pendant 10 jours – contre 10 pièces d'or – car elle comptait bien venir les chercher ensuite.

Puis les deux aventuriers reprirent la route. Il leur fallut 2 heures pour rejoindre Skald, environné par le vent froid d'un automne bien avancé. Après avoir eu quelques démêlées avec la garde, qui finalement n'étaient que quiproquo (le charisme de Cordül n'aidant en rien), ils finirent par traverser le quartier haut, essentiellement habité par les notables de la ville, avant d'arriver en vue de l'impressionnante Vieille Auberge Kartakaine. Et l'intérieur était presque plus impressionnant encore, avec son restaurant chic et son bar intimiste.
Un vieil homme vint les prévenir qu'Akriel était au bar, et c'est effectivement là qu'ils la retrouvèrent. Mais elle les traîna dans une salle secrète, dont les murs et le mobilier semblaient avoir été abîmés par des traces de griffes. Là, elle leur expliqua que son enquête avait porté ses fruits, et qu'elle était parvenu à localiser la Couronne des Soldats avec plus de précision. Il s'agissait d'un lieu « où gisent les os », dans un canyon à l'est de Harmonie. Azäama et Cordül échangèrent des regards gênés, car ils n'étaient plus les bienvenus dans la cité des bardes. Néanmoins, l'affaire se précisait, et serait certainement bien vite terminée. Cependant, ils profitèrent de l'instant pour interroger la séduisante jeune femme aux cheveux noirs sur la présence potentielle de loups-garous dans la contrée, ce qu'elle réfuta vivement. Certes oui, il y avait des loups en bon nombre dans les forêts alentours, assez pour influencer la culture locale depuis des générations, mais des garous ? Méfiants, les deux aventuriers se contentèrent pourtant de la réponse.
Enfin, la jeune femme les quitta, non sans leur avoir donné rendez-vous dans cette même auberge dès lors qu'ils auraient mis la main sur la couronne. Ils prirent une bière sous les regards mauvais des autres clients, puis mangèrent une pièce de viande dans le restaurant de la salle voisine... avant d'aller se coucher à l'étage.
Mais la nuit ne se déroula pas comme prévu. Car des grattements les dérangèrent dans leur repos, des grattements incessants. Et si l'orque ignora royalement les yeux des poupées qui ornaient l'étage, celles-ci perturbèrent la barbare. Enfin, un loup-garou apparut comme par enchantement dans la chambre de Cordül, qui dut le passer par le fil de son épée d'argent. Azäama, quant à elle, était certaine de ne pas être seule dans sa chambre – les deux compagnons d'aventure se retrouvèrent dans la salle commune avec une seule envie : retrouver un lieu public où ils se sentiraient un peu plus en sécurité qu'à cet étage qui semblait désert...
Mais au rez-de-chaussée, ils découvrirent une assemblée en train de se battre et de s'insulter... où le silence se fit aussitôt qu'ils apparurent au bas de l'escalier. Très vite, les clients de l'auberge s'en prirent à eux, jusqu'au moment où l'un d'entre eux mit sa main sur l'épaule de l'orque. Celui-ci le reçut d'un coup de coude dans les côtes... provoquant la transformation dudit client en un effrayant loup-garou ! Il affronta les aventuriers de Féerune sous les encouragements des autres... et faillit avoir raison d'eux. En effet, ses griffes étaient acérées et sa peau résistait à l'argent ! Qu'est-ce que c'était que ces garous ? Mais finalement, ils le vainquirent avec leurs armes traditionnelles, cependant que la barbare s'était mise en fureur. Alors un autre client se changea à son tour et se chargea de les attaquer, toujours sous les cris scandés en rythme par les autres clients. Ce nouveau monstre blessa grièvement Azäama, toujours affaiblie par la blessure reçue une semaine plus tôt à la ferme, avant d'être tué par l'orque. Mais alors que le second cadavre tombait au sol, les cris des clients se poursuivaient – et Cordül comprit qu'il ne s'agissait pas d'encouragements, mais plutôt d'une sorte de chant hypnotique qui l'empêchait de rassembler ses pensées et de se concentrer ! Mais alors que la berserk se concentrait pour retrouver sa maîtrise de soi, la foule autour d'eux... disparut ! Sans demander leur reste, ils se dirigèrent vers la porte de sortie, qu'ils trouvèrent verrouillée. Alors ils fracassèrent une fenêtre et s'enfuirent dans les rues de Skald, loin de cette auberge terrifiante, mais les monstres se lancèrent à leurs trousses, leurs rires mauvais retentissaient dans les rues. Azäama et Cordül se trouvèrent des cachettes dans lesquelles, effrayés, ils demeurèrent le restant de la nuit, tandis que les loups les cherchaient en hurlant.

Au petit matin, les choses étant redevenues normales, ils se retrouvèrent, blessés et épuisés, sans trop savoir quoi faire ensuite...

Les deux aventuriers de Fêérune, blessés et découragés, décidèrent aussitôt de quitter cette ville de fous, où les clients d'une auberge de luxe avaient failli les massacrer. Aussitôt, ils reprirent la route vers le sud. Ils ne s'arrêtèrent pas à la ferme d'Ontash où les attendaient les 4 louveteaux, arrivant en vue de Harmonie en quelques heures seulement. Mais ils se souvinrent que leur dernière visite ne s'était pas bien terminée. Aussi prirent-ils vers l'est, afin de se rendre directement là où gisent les os sans prendre le temps de se reposer...
Et peu à peu, tandis qu'ils quittaient les bois verts pour atteindre les étendues rocheuses, le silence se fit. Des corbeaux attendaient ça et là, juchés sur des os plantés un peu partout. En atteignant un canyon, ils virent un cadavre, puis un second, et un troisième encore. Ceux-ci s'éveillèrent et les attaquèrent aussitôt. Blessée au plus haut point, Azäama se mit en fureur sans attendre, et tous deux détruisirent les morts-vivants. Mais ils sentirent que l'endroit était malsain, et que la chose n'allait pas s'arranger. Sans compter cet étrange bruit de tambour qui résonnait entre les parois... Pour finir, ils firent demi-tour, prêts à accepter le sort que leur réserverait Harmonie, afin d'y trouver une chambre où panser leurs blessures.

A l'entrée de la petite ville de la musique, ils tombèrent sur des gardes qui ne les reconnurent pas – le portrait griffonné sur un parchemin qui leur avait été remis semblait assez peu ressemblant. Alors, après avoir payé la taxe d'entrée – assez chère pour tout dire – ils se rendirent directement à l'hôtel de leur premier passage, où ils dormirent... 2 semaines ! Cela paraissait long, mais c'était nécessaire pour se remettre pleinement. Et cette fois, nul monstre ne vint perturber leur repos.

Durant cette convalescence, ils s'accordèrent une sortie, une soirée au fameux Amphithéâtre où venaient se produire les bardes et ménestrels de toutes les contrées. Mais les deux aventuriers s'ennuyèrent à mourir.

Enfin, une fois remis, ils s'arrangèrent pour avoir une entrevue avec le Meistersinger de Harmonie, Zhone Clieous, qui demanda même à les voir en privé dès lors qu'il comprit de quoi ils voulaient lui parler. Azäama et Cordül lui firent part de l'attaque des garous à la Vieille Auberge Kartakaine, et il leur répondit qu'il craignait depuis toujours d'entendre parler de cela – les habitants du Kartakass étaient eux-mêmes trop effrayés pour aborder le sujet eux-mêmes. En effet, il était au courant des loup-garous qui infestaient la région, et qui menaçaient la population au jour le jour. Mais ce qu'il ignorait, c'est qu'il y avait aussi des MULOUPS. Il s'agissait de créatures plus dangereuses encore que les loups-garous, insensibles à l'argent et dotés d'un fort pouvoir hypnotique à travers leur voix. Or, la description des monstres de la Vieille Auberge ressemblait plus à des Muloups qu'à des garous. Chose étrange, les Muloups étaient plutôt des « humains-garous » que des loups. En outre, il ne s'agissait même pas de lycanthropes. Hélas, le Meistersinger n'en savait pas plus. Il parut alors très inquiet. Il était persuadé depuis longtemps que des lycanthropes se cachaient dans la population de Harmonie, certains tentant même de l'atteindre par divers moyens. Mais il ignorait jusque là qu'il avait plutôt affaire à des Muloups...

Dotés de cette information nouvelle, la fille du ValBise et son compagnon orque se promirent d'enquêter dans cette direction dès lors qu'ils en auraient la possibilité. Mais il était évident que les bibliothèques de la région étaient purgées de toute mention des garous et autres changeformes, de même que nul habitant du Kartakass ne serait en mesure de répondre à leurs questions.

En attendant, ils étaient prêts pour se rendre là où gisent les os...

Après une courte matinée de marche, ils arrivèrent dans la zone déserte, loin de la ville et de la forêt. Et à nouveau, ils se retrouvèrent dans ce lieu silencieux que même les insectes semblaient avoir déserté. Seuls quelques rares corbeaux faisaient leur apparition ici ou là. Et peu à peu, ils entendirent à nouveau ce martellement, déjà perçu la première fois.
De retour dans le défilé où ils avaient affronté les morts-vivants à leur premier passage, ils se firent remarquer par une créature quadrupède au pelage fauve et à la tête noire, mesurant plus de 2 mètres au garrot. Dérangé dans sa quiétude, l'animal leur sauta dessus, et un combat imprévu s'abattit sur eux. Et contre toute attente, ils eurent bien du mal à le vaincre tant elle résistait à leurs coups – sans compter ses puissants coups de mâchoire.

Une fois l'animal vaincu, ils poursuivirent leur périple le long du défilé, entre deux rangées de piques sur lesquels étaient plantés des crânes. Or, cette rangée les mena tout droit à un grand chêne noir... qui semblait émettre lui-même ce martellement. Et tandis qu'ils s'approchèrent tout près pour comprendre ce phénomène, ils remarquèrent la forme torturée d'un visage formé par les plis du tronc d'arbre... et l'enfer se déchaîna. Des racines émergèrent du sol tandis que le visage prit vie, une vie maléfique torturée et déformée par la haine, ainsi qu'une énorme bouche garnie de crocs effrayants ! Cordül et Azäama se défendirent comme ils le purent, mais l'arbre les enserra dans ses racines et les porta à sa bouche immonde pour les mordre cruellement, leur arrachant des hurlements de douleur sans comparaison possible. Mais en retour, ils le frappèrent de leurs armes, lui décrochant un énorme copeau de bois à chaque coup. Finalement, l'arbre les lâcha et se tassa, inerte, mais non sans avoir auparavant envoyé un signal aux alentours avec un rythme accéléré.

Et ce signal avait prévenu des gardiens.

Car lorsqu'ils se relevèrent de cet affrontement aussi perturbant qu'inattendu, ils se retrouvèrent encerclés par des monstres au crâne aplati et à la bouche large et garnie de crocs, un peu comme des gobelins, mais en plus grands. Et évidemment, ils se jetèrent sur eux avec toute la malveillance du monde. Un nouveau combat retentit entre les parois du canyon, qui fut plus violent encore que celui contre l'arbre maléfique. Les deux guerriers ne s'attendaient pas à une telle résistance de ces créatures, qui s'avérèrent bien plus violentes et dangereuses que prévu.
Finalement, grâce à une Azäama devenue berserk, ils parvinrent à tuer la majorité d'entre eux et à mettre quelques rares survivants en fuite. Ils commençaient à peine à prendre conscience du danger que présentait le site, et décidèrent de poursuivre, traînant la patte et s'aidant mutuellement à marcher en se tenant par l'épaule, lorsqu'ils parvinrent à une sorte de cul-de-sac – le passage entre les falaises ne se poursuivait pas dans cette direction. Mais ici, le silence était encore plus marqué, aussi chaque bruit de pas semblait faire un bruit épouvantable, même leur propre respiration leur semblait assourdissante. Comme une sorte de calme, avant...

Et un grattement retentit alors, puis un autre, puis une infinité d'autres venant de toutes les directions. Enfin, un bras émergea du sol à quelque distance devant eux, un bras décharné et squelettique bientôt suivi d'une tête et d'un corps. Puis un autre bras fit son apparition ailleurs, puis une tête, puis un corps... et enfin, ils remarquèrent que des squelettes émergeaient de la terre un peu partout autour d'eux ! Des dizaines de squelettes venaient de se réveiller, voire même plus ! Alors, après une courte délibérations, ils décidèrent de battre en retraite pour revenir plus tard, et mieux préparés cette fois. Au pas de course, ils quittèrent la zone de canyons tandis que des squelettes émergeaient partout autour d'eux – il devait y en avoir toute une armée.

Plus loin, à quelques kilomètres de là, ils trouvèrent une petite caverne où ils prirent quelque repos. Ils y restèrent 3 jours en tout et pour tout, gardant un œil sur les canyons où, manifestement, l'armée des morts était toujours active. Alors l'idée de passer par-dessus parois rocheuses se fit jour, et ils tentèrent d'y faire une percée. Mais de loin, ils remarquèrent un cavalier squelette géant surmontant un lézard tout aussi énorme, et comprirent que cet accès était protégé aussi.

Au vu de leur état de santé, un retour à Harmonie était vraiment nécessaire.

Sur place, le soir même, ils s'arrangèrent pour avoir un rendez-vous avec le Meistersinger Clieous. Entre-temps, ils décidèrent de louer un logement sur place, cela serait certainement plus profitable que de passer à l'hôtel à chaque fois. Lorsqu'enfin ils purent rencontrer le bourgmestre, celui-ci leur parut fatigué et mal entretenu. Ils lui parlèrent de là où gisent les os, et il ignorait que l'endroit était à ce point perverti par la magie noire. Néanmoins, il leur donna quelques noms de concitoyens qui pourraient les aider dans leur exploration.

Avant tout, ils prirent des potions de guérison chez Sigisbert l'Apothicaire, et purent aussi rencontrer le Père Néral, un prêtre de Saint-Cuthbert bien loin de chez lui, piégé comme beaucoup dans les brumes noires du demi-plan. Après avoir écouté leur problème, il accepta de faire quelques recherches, histoire de voir s'il pouvait quelque chose pour eux...

Ils demeurèrent une semaine à Harmonie, Cordül profitant de leur chambre et Azäama passant ses journées à pêcher pour, l'espérait-elle, rentabiliser un peu leur période. Après quelques jours, ils retournèrent voir le Père Néral qui leur proposa deux amulettes de Saint-Cuthbert qui les protégeraient durant leur périple dans le canyon. Ils ne purent en payer qu'une seule, mais s'arrangèrent pour obtenir les deux. Enfin, sans attendre, ils reprirent la route de la vallée où gisent les os, espérant progresser un peu plus cette fois – bien qu'ils s'interrogèrent une nouvelle fois sur les raisons qui les poussaient à faire ce périple. Était-ce la dette qu'ils avaient envers Akriel ? Ou plutôt de la simple curiosité ?...

Lorsqu'ils parvinrent en vue des premiers squelettes, ils constatèrent tous deux que les amulettes marchaient : les squelettes ne les voyaient pas. Alors ils s'enfoncèrent dans les terres inhospitalières, où l'armée des morts errait toujours sans but – mais sans les voir.

Leur première destination fut de se rendre dans la vallée où se dressait une énorme cage thoracique, laquelle contenait des dizaines de personnes à moitié pourries qui tendaient vers eux des mains implorantes. En outre, un examen des lieux révéla des plantes curieusement réactives alentours – un piège ? Enfin, attentifs, ils remarquèrent que certains des prisonniers de la cage ne tentaient pas de les attirer à eux – probablement pour les sauver d'un destin peu enviable – mais au contraire de les pousser à faire demi-tour, comme si ladite cage était un piège ! Suivant le conseil, ils rebroussèrent chemin pour se rendre à présent auprès d'une pyramide surmontée d'une statue de corbeau. L'endroit pullulait toujours de squelettes, mais aucun ne réagissait à leur présence – la fouille du ziggourat ne révéla rien d'intéressant cependant.

Plus loin, ils découvrirent deux ouvertures dans la pierre, menant à des souterrains – probablement les catacombes qu'avait évoqué le Meistersinger de Harmonie. Dans le premier, ils trouvèrent une statue dans laquelle était cachée une petite clef. Le second passage s'avéra plus complexe, car de prime abord, ils durent traverser des brumes noirâtres qui détruisirent l'amulette d'Azäama. Une salle difficile d'accès leur fit comprendre qu'une amulette seule pour deux ne suffisait pas, car les squelettes s’éveillaient à leur approche désormais. Ils tentèrent de sauver une femme attachée à une pierre, mais celle-ci était dans un tel état de décrépitude qu'elle sembla leur demander de la sauver, ou de l'achever. Ne pouvant rien faire pour elle, ils la tuèrent de pitié, puis s'enfuirent pour ne pas avoir à affronter les morts-vivants.

Plus loin, ils faillirent se noyer dans un piège de sable, mais parvinrent à s'en sortir in-extremis – une autre marre de brume noirâtre eut raison de l'amulette de Cordül, cette fois.

Puis enfin, ils parvinrent à ce qui ressemblait à une étape-clé : un gigantesque édifice construit dans un squelette gargantuesque, lui-même gardé par des squelettes de plus de 3 mètres de hauteur...

Après s'être préparés, Azäama et Cordül se jetèrent dans la bataille, attaquant les deux gardiens squelettes avec violence et détermination. Ceci fait, ils traversèrent le pont d'ossements et entrèrent dans la cage thoracique gigantesque, pour emprunter l'escalier. Au bout d'un moment, ils arrivèrent dans une pièce où était tendue un rideau noir. L'endroit sentait la pourriture et des morceaux d'os et de viande traînaient ici et là, et la silhouette de la victime qu'elles avaient achevées plus tôt apparaissait, fantomatique, sur le rideau noir.
En écartant le rideau, elles rencontrèrent une vieille femme très ridée ramassée sur un imposant trône d'os. Après avoir échangé à peine quelques mots, la vieille transforma son trône en squelette géant dans lequel elle serait en sécurité, avant d'attaquer les deux aventuriers. Le combat commença, et tandis que le squelette frappait de droite et de gauche, la vieille parvint à instiller la peur dans l'esprit du guerrier orque, qui s'enfuit en hurlant et disparut dans la cage d'escalier, laissant Azäama en fureur, seule avec le géant. Et alors que celle-ci se battait, la sorcière fit quelque chose... et soudain, la barbare du ValBise n'eut plus conscience de lui ; le squelette était bel et bien là, mais elle n'en avait plus conscience. Alors, toujours livrée à sa fureur de berserk, elle erra dans la pièce en bavant, à la recherche d'un but – hélas, c'est à cet instant que Cordül revint, son courage retrouvé... pour se faire aussitôt attaquer par sa compagne d'aventure qui hurla de colère en essayant de le tuer – derrière eux, la sorcière éclatait d'un rire dément à la vue de ce spectacle.
Azäama parvint à reprendre le contrôle d'elle-même, mais elle ne voyait toujours pas le squelette géant. Alors Cordül se jeta sur lui et reprit le combat. Très vite, le géant réapparut dans l'esprit de la barbare, et le combat reprit de plus belle. Au bout d'un moment, ils pensèrent à essayer d'atteindre la vieille entre les côtes plutôt que de tenter de détruire le géant. Il leur fallut du temps pour y parvenir, évitant toujours les coups du monstre, mais finalement, l'orque parvint à frapper la vieillarde une première fois, puis à lui traverser la gorge enfin, mettant fin au combat lorsque le géant tomba en pièce à leurs pieds.
Ils eurent à peine le temps de jeter un œil au cadavre que déjà, tout l'édifice autour d'eux se mit à trembler et à tomber en pièce, les obligeant à sortir sans tarder.

Hélas, pas de couronne. Remontant la caverne vers la sortie, ils arrivèrent à la plaine où la nuit était tombée depuis lors. Mais des squelettes erraient encore dans l'ombre. Alors les deux aventuriers, blessés et fatigués, se trouvèrent une petite caverne où prendre quelque repos en attendant le matin.

Et le matin arriva, mais ne leur apporta guère de réconfort. Car le ciel était gris et l'atmosphère brumeuse. Alors ils traversèrent la plaine en se demandant quelle stratégie opter pour trouver cette foutue couronne des soldats – tout en pestant contre Akriel, et en imaginant une vengeance à son encontre. Finalement, après avoir affronté 3 squelettes qui les avaient repérés, ils retournèrent dans la première faille, là même où ils avaient trouvé la petite clé dans une statue de la vieille sorcière. Et ils trouvèrent un passage dissimulé, qui les mena à une grande caverne avec un gouffre traversé par deux immenses fémurs en guise de pont ; et gardée par des fantômes d'apparence effrayante.
Par delà cette pièce, les deux explorateurs arrivèrent à un carrefour qui leur posa un dilemme particulier : à droite se trouvait une grande pièce, à priori non gardée, au fond de laquelle siégeait une couronne sur un trépied de marbre noir. N'accordant aucune confiance à cette découverte trop facile, ils jetèrent un œil aux autres couloirs, mais finirent par revenir à la salle qu'ils traversèrent, méfiants. Et ils eurent raison, car à peine eurent-ils ramassé la couronne que le sol de la grande pièce s'effondra quelques 6 mètres plus bas, les laissant isolés sur les marches autour du trépied, tandis que le plafond, à l'autre bout de la pièce, commençait à s'effondrer, leur coupant toute retraite ! Ne repérant aucune sortie, ils mirent leurs muscles en commun pour pousser le lourd trépied de marbre alors que la mort approchait petit à petit. Et finalement, ils parvinrent à pousser le bloc, révélant un tunnel dans lequel ils se glissèrent sans atteindre une seconde !

Enfin en sécurité, ils prirent alors un instant pour jeter un œil à la couronne, mais ne remarquèrent rien de magique ou de maléfique. Pire, elle s'était abîmée dans la chute. Était-ce la vraie seulement ?

Un peu plus loin, un nouveau couloir s'offrait à eux, dont une branche les mena jusqu'à la grande caverne traversée par les deux immenses tibias, mais un étage plus bas, dans la brume. Ils remontèrent jusqu'au niveau du sol à l'aide de leur grappin pour rejoindre le carrefour – de là, ils constatèrent que la salle de la couronne s'était entièrement effondrée et que personne n'aurait pu y survivre.
Dans la salle de droite, ils dégagèrent un mystérieux tas d'ossements qui ne dissimulait qu'une petite lumière et une brume inquiétante.
Alors ils se rendirent vers le couloir du fond... où soudain, Azäama tomba dans la brume en poussant un bref cri de surprise ! Se retrouvant seul et environné de silence, Cordül entreprit d'étudier les lieux – s'il y avait un trou dans le couloir, il était caché sous la brume. Alors à l'aide de son grappin, il sonda les lieux et trouva ce qu'il cherchait. Très vite, il sentit une tension dans la corde, puis une autre plus forte. Azäama était-elle en train de remonter ? Mais aussitôt, un coup violent fut donné, et Cordül tomba à son tour... pour se retrouver 6 mètres plus bas au beau milieu d'un affrontement entre la barbare et une dizaine de morts-vivants ! Mais ceux-ci n'étaient pas assez dangereux, et les guerriers en vinrent à bout sans trop de difficulté. Puis ils remontèrent à la surface.

La salle du fond était un mystère. Une colonne de fumée descendait d'un trou dans le plafond. Sans attendre, Azäama y pénétra... et aussitôt, un squelette en émergea de l'autre côté avant de tomber dans la brume sous le regard éberlué de l'orque. Qu'est-ce que c'était que ça ? La colonne de fumée avait-elle... dissout sa compagne d'aventure ?? Mais un instant plus tard, cette dernière ressortit de la colonne en gémissant et en se tenant les côtes – elle avait été transportée dans une pièce en surplomb, où une voix inquiétante lui avait susurré quelques mots incompréhensibles...

Les deux protagonistes entrèrent ensemble dans la colonne de fumée... mais seul Cordül fut transporté dans la caverne supérieure. Intriguée, il lâcha sa corde pour faire monter Azäama. Là, ils furent tous deux attirés par une voix séduisante qui s'insinuait dans leurs esprits. Mais alors qu'ils s'avançaient lentement dans l'obscurité, éclairés par une pauvre lanterne dont la petite flamme vacillait de plus en plus, ils furent soudain attaqués par une ombre glaçante et maléfique ! Le combat fut violent, mais les deux compagnons d'infortune parvinrent à détruire la chose, avant de découvrir que l'endroit ne recelait aucun intérêt. Ni porte, ni sortie, ni trésor. Alors ils redescendirent et étudièrent les possibilités qui leur restaient : la cavité emplie d'ossements par exemple...

Retournant sur leurs pas, ils atteignirent la salle aux ossements, et entreprirent de vider le trou. Mais les os étaient imbriqués, compact, les uns aux autres, et ils étaient des centaines, voire des milliers. Les deux explorateurs vidèrent la cavité une heure durant, avant d'abandonner.

Cependant, il y avait bien un couloir qu'ils n'avaient pas encore visité... celui situé sous la salle de la fausse couronne. Alors, à l'aide de la corde de l'orque, ils redescendirent et s'engagèrent dans le boyau jusque là inexploré. Il les mena à une nouvelle caverne haute de plafond, et dont le sol disparaissait sous une brume épaisse. Deux ponts – des côtes d'un squelette gigantesque pour être plus juste – permettaient de traverser, mais deux dizaines de squelettes gardaient les lieux, juchés sur une saillie rocheuse, en hauteur. Alors, faisant confiance à sa vitesse, le guerrier orque traversa le pont, provoquant la descente de nombreux squelettes, dont il en détruisit quelques uns à l'arc. Puis, tandis qu'Azäama s'engageait à son tour sur le pont, provoquant la descente de nouveaux squelettes, Cordül s'avança dans le couloir. Il repéra une échelle d'ossements qui descendait vers une nouvelle salle. Mais, soupçonnant un piège, il se contenta de descendre sa corde devant l'échelle... provoquant l'éveil d'une dizaine de mains putréfiées qui vinrent s'y agripper ! Alors, après avoir longuement réfléchi sur la méthode à suivre pour s'en débarrasser, il coupa un bout de sa corde et le lança dans le vide – corde et griffes disparurent dans les brumes.
Sur le pont, le combat faisait rage. Entrée en fureur, Azäama détruisait les squelette l'un après l'autre, mais il en tombait toujours de nouveaux, l'empêchant d'avancer. Alors Cordül vint lui prêter main forte, et tous deux parvinrent à détruire les gardiens morts sans déplorer trop de perte.
Au bout du couloir, l'échelle d'ossements menait à une grande salle au fond de brume, et traversée par un énorme fémur de pierre. A l'autre bout, sur une saillie rocheuse, ils trouvèrent une porte... qui s'avéra être fausse. Pestant contre l'architecte de ces catacombes, ils remontèrent jusqu'à la salle aux 100 squelettes et prirent vers l'autre couloir.

Après avoir déploré quelques culs-de-sacs, ils repérèrent un petit orifice dans une paroi, où toute la brume semblait s'écouler, comme attirée. Intrigués, ils s'y engagèrent et tombèrent dans une salle gardée par 8 squelettes en armure complète ! Un combat rapide eu lieu, mais les squelettes ne gardaient rien. L'endroit était nu et désert. Comme à son habitude, l'orque tapa sur les murs pour y trouver un passage, mais c'est Azäama qui trouvé l'emplacement de la porte cachée. C'est là qu'ils usèrent de la clé trouvée dans la statue de la sorcière... et la porte s'ouvrit.

Elle mena sur une petite salle sombre qui semblait absorber la lumière de la lanterne. Là, des sortes de hiéroglyphes illustraient une sorte de procédé qui exigeait de donner un peu de sang... Flairant une possible avancée, la barbare du ValBise proposa un repos conséquent avant de poursuivre. Ce qu'ils firent. Les deux guerriers s'installèrent donc dans la salle précédente où ils prirent une semaine entière de repos pour s'occuper de leurs blessures. Utilisant leurs torches au minimum et consommant leurs rations copieusement, ils parvinrent à se remettre sur pieds, ayant la chance de ne jamais être dérangé. En effet, aucun mort ne vint remplacer les squelettes vaincu, et personne ne vint contrôler les lieux dans l'intervalle.

Enfin remis, ils retournèrent dans la salle sombre, et firent un petit don de sang. Alors, un squelette sculpté dans le mur émergea et effectua un petit rituel qui, de prime abord, effraya les deux guerriers... qui l'attaquèrent sans sommation ! Aussitôt qu'il fut touché par une lame, le squelette fut réabsorbé par le mur. Alors ils comprirent que le processus était normal, alors ils recommencèrent. Cette fois, ils le laissèrent terminer son incantation... qui vit apparaître une arche de pierre sous leurs yeux ! Elle était parcourue d'arcs électriques et absorbait toute la brume de la pièce. Enfin, Azäama s'engagea dans le portail... qui se ferma juste après elle. Elle arriva dans une nouvelles salle carrée avec une arche au milieu de chaque mur, et un large trou au centre. Là, maintenu par des chaines épaisses, un disque de métal en suspension dans le vide maintenait une moitié de squelette qui portait sur la tête... la couronne d'or tant recherchée. Et celle-ci semblait émettre une vague de froideur qui glaça la guerrière jusqu'aux os. Cette fois, c'était la bonne !

Alors elle s'engagea sur l'une des chaînes et eut la surprise de voir que le squelette s'anima, retira sa couronne... et la lui tendit. Mais elle n'eut pas le temps de se remettre de sa surprise que déjà, le mort-vivant attrapait l'une des chaînes qui le maintenait pour en arracher une fixation... et faire basculer tout le dispositif dans le vide ! Azäama eut tout juste le temps de s’agripper à la chaîne avant de se fracasser contre la paroi, puis tenter de remonter à la surface, la couronne fermement tenue en main.
Lorsqu'elle arriva, elle constata deux choses : Cordül avait enfin pu la rejoindre (le portail s'était rechargé de son côté), et un guerrier squelette était apparu devant chacun des 4 portails. Aussitôt, le combat s'engagea. Ce fut un combat violent et curieusement inégal. En effet, chacun des gardiens avait un aspect identique... et pourtant ils étaient fort différents. Si certains résistaient peu aux attaques, d'autres semblaient inhabituellement puissants et résistants.
Et enfin, blessés, ils purent quitter les lieux. De retour dans la salle sombre, ils remontèrent les couloirs à présents déserts et ne mirent pas longtemps à retrouver le chemin de la sortie. Lorsqu'ils arrivèrent dans les vastes plaines environnées falaises, il faisait nuit, mais ils remarquèrent l'air frais... et l'absence de l'armée des morts. Sans demander leur reste, ils quittèrent les lieux au pas de course pour rejoindre la forêt, à quelques kilomètres de là...

Les deux aventuriers prirent un long repos à Harmonie, Azäama ayant beaucoup à récupérer. Pendant ce temps, Cordül fit expertiser la Couronne des Soldats auprès d'un bijoutier et du Père Néral de St-Cuthbert. Ce dernier lui avoua que l'objet était profondément maléfique et qu'il lui faudrait s'en débarrasser au plus vite. Mais il n'en savait pas plus. En outre, le bijoutier lui avoua qu'il s'agissait là d'un objet ancien et de grande valeur qui pourrait valoir beaucoup d'argent... avec le bon client bien sûr.

Après s'être refaits une santé, ils prirent la route de Skald, qu'ils atteignirent en fin de soirée, sous une pluie battante. Là, Akriel leur avoua que la surveillance de son prétendant, le mystérieux rôdeur, s'était accentuée depuis leur dernière entrevue. A présent, elle ne pouvait même plus sortir de l'auberge. Aussi leur demanda-t-elle de bien vouloir se rendre dans le royaume de Gundarak, juste au nord du Kartakass, pour remettre la Couronne des Soldats directement au Dr Dominiari en son Manoir – une récompense pour leurs efforts avait été prévue. Maugréant devant cette nouvelle commission, ils acceptèrent sans trop avoir le choix.

Ils prirent la route le soir même, refusant de prendre quelque repos dans ce lieu maudit. Ils dormirent durant la journée du lendemain, et reprirent leur trajet ensuite. Ils arrivèrent au Manoir du Dr Dominiari en pleine nuit, après avoir affronté d'énormes Worgs qui erraient dans la campagne environnante.

Le Docteur Dominiari était un homme charmant, servi par quelques moines et autres serviteurs pas très causants. Néanmoins, Azäama et Cordül reçurent un repas de roi et furent logés dans une chambre, certes poussiéreuse, mais très confortable.

Ils ne revirent le Docteur que le lendemain au soir, car il avait dû s'absenter la journée – un évènement tragique à Teufeldorf avait requis sa présence – et enfin, ils purent parler de la Couronne des Soldats. C'est au cours de cette conversation qu'ils eurent cette expression mémorable : « le Gundarak, ça craint du Muloup »... En échange de la couronne, le Docteur leur remit une bourse de 200 pièces de platine. Mais ils trouvèrent cela très insuffisant, le forçant à doubler la mise. Déçu par la cupidité de ses hôtes, il leur demanda néanmoins de retourner à Skald pour remettre une lettre à Akriel ; contrariés d'être pris pour des messagers, les deux combattants reprirent la route. Ils arrivèrent à Skald le lendemain au soir, mais s'arrangèrent pour rencontrer un lettré – un quelconque commerçant du quartier riche – qui pourrait leur lire la lettre du Dr Dominiari. Mais ça n'était qu'une lettre d'amour mielleuse et sans intérêt, qui ne contenait rien que la morale réprouve, ainsi qu'une gemme jaune destinée aux messagers.

Il ne restait qu'une chose à faire pour en terminer une bonne fois pour toutes avec cette mission : remettre le message à Akriel. Ensuite, l'affaire serait terminée, et ils pourraient reprendre leur liberté.

Enfin, à priori...

Après avoir longuement discuté sous la pluie, Azäama et Cordül décidèrent de se rendre à la Vieille Auberge Kartakaine pour y remettre le message du Dr Dominiari à Akriel. Ce serait peut-être là leur dernier contact avec cette aventure, qui durait depuis 3 mois déjà. Ils trouvèrent la belle jeune femme accoudée au comptoir de la taverne, mais ne la reconnurent pas totalement. En effet, elle avait décidé, semblait-il, de modifier son apparence. Maquillage sombre, tenue provocante avec un corset de cuir et une jupe courte, elle arborait en outre un décolleté prononcé et une chevelure lisse. L'ensemble contrastait profondément avec l'image de la jeune fille innocente qu'elle arborait d'habitude.
Celle-ci, pensive, ne fut pas très causante au début. Elle lut le parchemin, leur donna la pierre, et s'enferma dans le mutisme un moment. Enfin, elle leur avoua qu'elle avait dernièrement fait quelques découvertes qu'elle aurait préféré ignorer : le Dr Dominiari, son « fiancé », n'existait pas. En réalité, il s'appelait Daclaud et c'était un puissant seigneur profondément maléfique. Il l'avait manipulée depuis le début, lui faisant croire à cette histoire de « Couronne des Soldats ». Alors qu'en réalité, il s'agissait de la « Couronne des Âmes », un objet maudit capable des sorts les plus noirs. Le seul fait de la savoir entre les mains de Daclaud mettait tout le monde en danger. Finalement, elle les engagea directement pour qu'ils aillent récupérer l'objet maudit, acceptant de lâcher 5000 pièces d'or pour leurs services.
Une question se posa aussitôt : le gentil et très poli docteur Dominiari était-il bel et bien le monstre décrit par Akriel ? Ou bien Akriel avait-elle inventé ce mensonge pour une raison ou une autre ?
Le lendemain, après avoir passé une nuit étonnamment calme dans l'auberge aux frais d'Akriel, ils reprirent la route du nord pour rejoindre le Gundarak. Ils parvinrent en vue du manoir de Dominiari au soir du deuxième jour. Comme personne ne répondait à la porte, ils entamèrent une exploration du mur d'enceinte, qui empêchait l'accès sur une large zone aux pieds des falaises, bien plus vaste que le simple manoir. Avec leur grappin, celui-là même qui leur avait permis de fuir les cavernes de la sorcière, ils escaladèrent le rempart, pour découvrir un étrange jardin par-delà le petit château. S'y trouvaient des dizaines et des dizaines de pauvres hères au regard vide qui erraient d'un pas machinal, ignorant les deux mercenaires, et hurlant parfois d'une folie furieuse qui cessait aussitôt. Sans trop savoir quoi faire, ils rejoignirent le manoir, où ils commencèrent à visiter les lieux. Manifestement, le docteur Dominiari/Daclaud était absent.
Un escalier les mena aux cuisines, mais ils y furent attaqués par les quatre occupants, des individus aux gestes saccadés et aux regards vides – des zombies ? Était-ce des zombies qui leur avait servi à manger lors de leur premier passage ? En outre, deux d'entre eux furent particulièrement difficiles à tuer, seul le feu donnant un résultat.
Hélas, hormis un manoir désert, une écurie occupée par deux chevaux et un garage occupé par un véhicule d'un rare prestige, il n'y avait trace ni de son principal occupant, ni de la fameuse Couronne. Alors ils se rendirent dans le jardin où erraient tous ces pauvres hères, espérant y découvrir quelques chose. Mais si la majorité restait de marbre quant à leur présence, quelques uns s'éveillèrent – une voleuse, deux guerriers et un petit couple – pour attaquer les nouveaux venus, mais les deux barbares en vinrent à bout sans difficulté.
Enfin, leur exploration les mena à deux tours carrées adjacentes dans le mur d'enceinte, curieux détail architectural que rien ne semblait justifier...